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Histoire de l’art de la peinture européenne

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et impressionnistes, légué en 1961 par Victor

Lyon. Les donations particulières, essentielles

à l’enrichissement des collections, permettent

l’entrée au musée de peintres méconnus ou

rares et donnent en partie sa spécificité au

département.

une histoire de la présentation

Le département des Peintures se déploie sur

les trois ailes du Palais. Il occupe l’ensemble

du premier étage de l’aile Denon – la partie

la plus historique du musée – pour les pein-

tures italiennes (Grande Galerie, salle des

États), espagnoles, les icônes, ainsi que pour

les grands formats duXIX

e

siècle français dans

les salles dites «rouges ». Le second étage de la

cour Carrée, dans l’aile Sully, est entièrement

dévolu à l’école française ainsi qu’une partie de

l’aile Richelieu. L’essentiel de l’aile Richelieu

est cependant consacré aux riches collections

flamandes et hollandaises, ainsi qu’aux écoles

nordiques (allemandes, danoises, belges,

russes...). La visite, dans chacune des «écoles »,

s’effectue selon un ordre chronologique.

Cette topographie est le résultat de trois siècles

de redéploiement des collections au sein du

palais du Louvre. À l’origine, la galerie de

peinture était installée dans la Grande Galerie

et le Salon carré. Par la suite, les peintures

gagnent les salles autour de la cour Carrée, à

l’endroit même où, au XVIII

e

siècle, étaient

logés certains artistes ; certaines peintures du

XVIII

e

siècle sont donc exposées à quelques

mètres du lieu qui les a vues naître.

Une série de peintures représentant des vues

des salles par des artistes comme Hubert

Robert permet de suivre l’évolution des accro-

chages : opulents et denses aux XVIII

e

et XIX

e

siècles, de plus en plus aérés et rationnels au

XX

e

siècle. Ils reflètent les évolutions de l’his-

toire de l’art et, à chaque fois, une nouvelle

appréhension des écoles, des peintres et de leur

production; ils reflètent aussi le dynamisme des

accrochages.

Les différents décors du musée constituent

une histoire illustrée du décor peint en France

durant près de trois siècles ; des plafonds de

Romanelli dans les appartements d’été d’Anne

d’Autriche aux grandes commandes de l’État

conçues pour lemusée, auxXIX

e

et XX

e

siècles,

par Eugène Delacroix, Georges Braque ou

Cy Twombly, c’est un ensemble exceptionnel

d’œuvres en situation que le visiteur peut

découvrir.

la collection de cadres

Le musée du Louvre conserve une très impor-

tante collection d’environ 9 000 cadres, remar-

quable tant par sa richesse que par sa qualité.

Aux 4 000 cadres visibles dans les salles du

Louvre s’ajoutent en effet les cadres autour de

tableaux aujourd’hui en réserve ou en dépôt,

ainsi qu’un ensemble d’environ 3 000 cadres et

baguettes non affectés. Les cadres anciens en

réserve sont issus, pour une grande part, d’une

active politique d’acquisition au XX

e

siècle

et notamment de dons de collectionneurs

passionnés, tel le marchand Ernest Dalbret

(1861-1940), dont la fille Suzanne légua en

1941 environ 2 000 cadres à l’État français,

parmi lesquels plus de 600 furent attribués

au Louvre. Cet ensemble constitue un fonds

précieux pour encadrer ou ré-encadrer les

peintures du Louvre ; il a aussi une valeur

patrimoniale exceptionnelle et permet d’écrire

l’histoire des cadres de toutes les écoles (fran-

çaise, italienne, hollandaise...) – mais particu-

lièrement française –, de leur style et de leur

technique, depuis le XVI

e

siècle.