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Plan de la recherche
2016-2020
Parmi les grandes collections d’archéologie
égyptienne (Turin, Berlin, British Museum,
Metropolitan Museum, Boston, etc.), celle
du département des Antiquités égyptiennes
(DAE) est l’une des plus riches et des plus
équilibrées. Ses points forts sont les collections
de sarcophages et de
papyri
, suivies par les
stèles, la statuaire, les reliefs et les bronzes,
ainsi que les textiles.
La collection égyptienne s’est constituée en
trois temps qui correspondent à trois modes
d’acquisition bien distincts :
- à sa création et pendant toute la direction
de J.-F. Champollion, le département fait
l’acquisition de grandes collections privées
qui sont le socle des collections du DAE.
Contrairement à l’idée reçue, celles-ci ne
se sont en aucun cas constituées grâce à la
campagne d’Égypte de Bonaparte. C’est en
1826, sous Charles X, que le Musée royal
se voit doté d’une division des monuments
égyptiens. Champollion réussit petit à petit à
convaincre les autorités d’acheter de grandes
collections privées, provenant en général de
consuls européens en poste en Égypte pour
des raisons marchandes ou diplomatiques.
À sa mort, en 1832, la section perd son auto-
nomie et son rythme d’acquisitions ;
- à partir de la seconde moitié du XIX
e
siècle, le musée enrichit ses collections par
le partage des objets de fouilles. Autour de
1849, le département redevient autonome et
reprend une politique d’acquisitions ambi-
tieuse. Et surtout le Louvre effectue, grâce à
Mariette, des fouilles en Égypte : une partie
des découvertes, selon un accord avec les
autorités égyptiennes, revient au Louvre.
Entre 1852 et 1853, ce sont près de 6 000
objets qu’il reçoit en une seule année, parmi
lesquels l’emblématique Scribe accroupi.
Statues royales d’Abou Roach, ensemble
funéraire d’Assiout, trésors de Tôd et de
Médamoud, objets de la vie quotidienne de
Deir el-Medineh, portraits d’Antinoé sont
issus de fouilles effectuées dans la première
moitié du XX
e
siècle ;
- à partir du milieu du XX
e
siècle, la pratique
de partage des fouilles tombe en désuétude
et cesse (dernier partage en 1981). Ce sont
les transferts ainsi que des dons, des legs et
des acquisitions qui permettent d’accroître
la collection : déjà, en 1922, fut opéré le
transfert de la plus grande partie du fonds
égyptien de la Bibliothèque nationale ; en
1946, les collections égyptiennes du musée
Guimet sont cédées au Louvre. Des acqui-
sitions et dons exceptionnels complètent
également la collection.
la constitution de la collection