1824-1834 – Une renommée tardive
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Peinture d’histoire


Ingres revient à Paris en novembre 1824 ; suite à un discret complot des cercles d’influence de l’art parisien, défenseurs du classicisme, Ingres apparaît alors comme le sauveur de la tradition qui renouvelle l’art sans le détruire ce qui l’oppose aux jeunes romantiques. Il expose au Salon quelques sujets troubadours et le Vœu de Louis XIII, grand tableau commandé pour la cathédrale de Montauban.

Le Vœu de Louis XIII : Ce tableau dont les sources d’inspiration sont à chercher tant chez Raphaël que dans la tradition baroque française et italienne étudiée à Toulouse mêle théâtralité et réalisme avec un abandon temporaire aux références antiques.

L’Apothéose d’Homère : Il s’empresse de retrouver ces références antiques dans cette commande pour un plafond du Louvre qui reprend le schéma classique de L‘Ecole d’Athènes de Raphaël au Vatican. Tout y apparaît comme une démonstration de ses convictions esthétiques : Homère est couronné au milieu d’un choix d’artistes, écrivains, poètes, musiciens, peintres, philosophes, se réclamant tous de la tradition homérique : les grands auteurs et penseurs grecs, Eschyle, Hérodote, Sophocle, Euripide, Aristote, Socrate, Platon et Hésiode ; quelques Romains comme Horace et Virgile ; les grands auteurs classiques français, tels Molière, Racine, Corneille, Boileau, La Fontaine, Fénelon ; un Anglais, Shakespeare, deux Italiens, Dante et Le Tasse. Les beaux-arts sont quant à eux représentés par un nombre peu élevé de personnalités : Apelle et Phidias pour l’Antiquité, Poussin et Raphaël pour les temps modernes - David, envisagé un moment, a disparu ; et seulement deux musiciens : Mozart et Gluck.

Le Martyre de saint Symphorien : Pendant près de 10 ans, Ingres travaillera à la réalisation de ce tableau pour la cathédrale d’Autun. Il a multiplié les études au crayon et à l’huile de la composition, des personnages et des accessoires. Il s’attache à restituer la plus grande réalité historique et archéologique, s’arrêtant même à Autun pour étudier les lieux et l’architecture locale. Exposé au Salon de 1834, cette œuvre incomprise sera fortement critiquée.

Le Vœu de Louis XIII
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Le Vœu de Louis XIII, 4,21m x 2,62m, 1820, Montauban, Cathédrale Notre-Dame
© Erich Lessing

L’Apothéose d’Homère
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L’Apothéose d’Homère, 3,86m x 5,15m, 1827, Paris, Musée du Louvre
© Erich Lessing

Le Martyre de Saint Symphorien
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Le Martyre de Saint Symphorien, 4,07m x 3,39m, 1834, Autun, Cathédrale
© Erich Lessing