Images du Louvre - Dossiers documentaires

La Dentellière / Dossier documentaire 4 aborder l’ œuvre La jeune femme est penchée sur son ouvrage, les mains occupées et le visage absorbé par son travail de dentelle. Le tableau est de petites dimensions et de format presque carré. Trois éléments composent la scène : la dentellière, la table à ouvrages et le coussin à couture. D’une grande minutie, la peinture présente une harmonie de trois couleurs : jaune, brun et bleu. Au premier plan à gauche, l’ensemble coupé par le bord du tableau est constitué d’un coussin à couture posé sur une table recouverte d’une tenture. Plusieurs détails viennent atténuer la forte présence du coussin volumineux d’un bleu profond et sombre. Il est orné de trois bandes claires et de deux pompons. Des fils sortent et tombent du coussin ; ces fils sont mis en valeur par un traitement pictural particulier et original, fait de coulures et de taches blanches et rouges. En dessous du coussin, le bleu du tissu est rythmé par un motif gris. À l’angle de la table, le pli oblique de cette tenture est souligné de gris et d’or, en partie appliqués en pointillé. On retrouve dans la partie droite du tableau le bleu associé aux tissus. Sur la table à ouvrages, il est clair et interrompu par un rose pâle. En dessous, le bleu du tissu (s’agit-il de celui de la robe ?) est sombre comme celui de la partie gauche mais uni. À droite, la table à ouvrages est légèrement en retrait. Ses surfaces et ses volumes sont remarquablement proportionnés. Ils réunissent dans la matière et la couleur du bois (mat ou brillant) un ensemble de détails singuliers : rebord, plateau arrondi et crénelé, ornement aux allures d’une petite sculpture dans le prolongement du pied. Un livre fait la transition entre le coussin et la table, d’un côté, et la dentellière, de l’autre. Ses quatre composantes réunissent également les principales couleurs du tableau : plat jaune, tranche brune, reliure très sombre, ficelle et nœud bleus. La dentellière se distingue non seulement par sa pose mais encore par son visage, ses mains, sa coiffure et sa tenue. Au-dessus de la table à ouvrages, on retrouve les nuances de la couleur brune à la fois dans les teintes de la chevelure et dans celles de la peau du visage et des mains ; ces nuances s’harmonisent avec le jaune du corsage qui est également mis en valeur par le blanc du col, à droite, et par les ombres et reliefs, à gauche. La coiffure est stricte et très élaborée : au-dessus du large front, deux raies répartissent les cheveux vers les côtés et vers l’arrière où une natte vient couronner le chignon ; à gauche, une masse sombre et indistincte se confond avec l’ombre ; comme en suspension, la partie droite reste étrange, avec la mèche bouclée qui vient effleurer le col. L’instant est suspendu, du fait de l’expression du visage mais aussi, de l’avant-bras droit aux ongles de la main gauche, du fait de la position des mains. Les différentes phalanges sont précisées par le contour, alors que tous les éléments du visage sont surtout définis par la couleur, la lumière et les ombres.

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