Dossier pédagogique Léonard de Vinci

10 L éonard de V inci était un génie scientifique C’est ainsi que Léonard de Vinci est très souvent présenté : comme un génie à barbe blanche, un grand savant, doué en tout et qui aurait révolutionné les arts et les sciences. Léonard était doté d’une imagination exceptionnelle, mais il faut tout de même nuancer cette idée du génie scientifique précurseur. S’il est vrai qu’il a mené de nombreuses recherches dans les domaines les plus variés – botanique, hydraulique, mécanique, cartographie, anatomie, mathématiques, optique… –, les véritables apports scientifiques de Léonard sont source de débats parmi les historiens des sciences. Car, si certaines de ses études sont remarquables (notamment celles sur l’eau, le vol des oiseaux, le mouvement) et certaines de ses théories novatrices (en mécanique appliquée, par exemple, où il démontre l’impossibilité de construire une machine à mouvement perpétuel), il serait exagéré de considérer Léonard comme un génie scientifique au sens moderne du terme. Ceci pour de multiples raisons : – tout d’abord il n’a jamais rien publié de son vivant. Ses carnets de notes et de croquis, redécouverts seulement à la fin du 19 e siècle, ne sont que des brouillons de traités scientifiques qu’il entendait probablement écrire, mais qui ne nous sont jamais parvenus ; – ensuite, malgré ses découvertes, il n’existe aucune loi ni aucun principe scientifique théorisés par Léonard de Vinci, comme il en existe pour Pythagore ou Archimède ; – enfin sa méthode, basée sur l’observation et l’expérimentation, est certes moderne, mais elle reste assez intuitive et empirique. Léonard procède souvent «à tâtons », en partant d’une de ses intuitions ou de l’idée d’un prédécesseur, qu’il essaie de mettre à l’épreuve de l’expérience et des sens. P our aller plus loin  : l ’ homme de la R enaissance Léonard de Vinci incarne parfaitement la figure de l’homme de la Renaissance. Avec la diffusion de la culture humaniste, le savoir et les capacités intellectuelles de l’homme sont placés au centre de tout. À cette époque, on commence à décloisonner les différents champs du savoir et à développer la vision de l’homme « universel », qui embrasse de son esprit tous les domaines de la connaissance. Léonard s’est formé dans l’un des plus grands ateliers de Florence, celui d’Andrea del Verrocchio, vrai laboratoire « polytechnique ». Il n’a donc pas été à l’université, mais il a acquis, en autodidacte, de solides connaissances théoriques. Il a appris par lui-même le latin et lu les classiques, jusqu’à se forger un savoir considérable dans différentes disciplines. Il est ainsi devenu le parfait homme de la Renaissance, doué pour les activités les plus diverses, tant pratiques que théoriques.

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