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Plan de la recherche
2016-2020
Ledépartement desAntiquités orientales (DAO)
conserve des collections provenant du Moyen-
Orient, de la péninsule Arabique et d’Afrique
du Nord. Ce sont environ 150 000 œuvres et
objets archéologiques confiés pour la plupart
par les pays d’origine dans le cadre d’accords
de partage. Dès le XIX
e
siècle, la France est
engagée, par l’intermédiaire de ses consuls en
poste àMossoul, dans la découverte des vestiges
archéologiques au nord de l’Iraq : Paul-Émile
Botta ressuscita la civilisation assyrienne par
ses fouilles à Khorsabad en 1843-1845, suivi de
Victor Place vers 1850. Ainsi le premier «
Musée
assyrien
» européen fut-il inauguré le 1
er
mai
1847 au sein du palais du Louvre.
Le but desmissions était avant tout scientifique;
ce principe régla le choix des antiquités envoyées
auLouvre. Grâce aux fouilles d’Ernest de Sarzec
en 1877, sur le site de Tello en
Mésopotamie
du
sud, la civilisation sumérienne est révélée aux
savants. Le département des Antiquités orien-
tales est créé en 1881, montrant un ensemble
unique de statues du prince Goudéa. La section
mésopotamienne s’enrichit encore au début du
XX
e
siècle grâce aux fouilles de l’assyriologue
François Thureau-Dangin en Assyrie.
Plus à l’est, en
Iran
, les pionniers de la mission
archéologique française à Suse retrouvèrent la
grande sculpture mésopotamienne, exposée
comme butin sur l’esplanade de la ville : le
Code d’Hammurabi en est le chef-d’œuvre le
plus célèbre. Les collections de Suse couvrent
toute son histoire qui culmine avec les grands
rois de l’Empire perse, Darius et Xerxès, et
le décor de leur palais (vers 500 av. J.-C.). Les
archéologues sont Marcel Dieulafoy, 1885-
1886 (salle inaugurée en 1897), et Jacques de
Morgan qui crée laDélégation en Perse en 1898
jusqu’en 1979. La collection d’objets de Suse et
d’autres régions d’Iran s’enrichit par le biais
du produit des fouilles françaises, le principe
du partage s’étant maintenu jusqu’en 1973.
La formation des collections du
Levant
– de
Syrie
, du
Liban
(Phénicie), de
Palestine
, de
Chypre
et d’
Anatolie
– a une origine aussi
ancienne. En 1860, l’expédition militaire au
Levant envoyée par Napoléon III fut doublée
d’une mission archéologique dirigée par Ernest
Renan. Il envoya auLouvre le noyaude sa collec-
tion phénicienne, comportant des pièces prove-
nant de Byblos, Tyr et Sidon... Le sarcophage
du roi Eshmunazar de Sidon, rapporté par le
duc de Luynes en 1855, fit progresser la connais-
sance de la langue phénicienne. Sous le mandat
français, la direction des Antiquités de Syrie et
du Liban, créée par Henri Seyrig, contribua à
la connaissance du patrimoine archéologique
de ces pays ; le partage des trouvailles se fit
jusqu’en 1939, provenant de Ras Shamra-Ugarit
sur la côte syrienne, fouillé à partir de 1929 par
Claude Schaeffer, et de Mari sur l’Euphrate,
fouillé par André Parrot. En
Palestine
, Félicien
de Saulcy explora le «Tombeau des rois », à
Jérusalem dans les années 1860. En Israël, les
objets quotidiens venant de Tell el Far’ah sont
le fruit des fouilles du Père Roland de Vaux
de l’École biblique et archéologique française
de Jérusalem (EBAF). À
Chypre
, le marquis
Melchior de Vogüé, en mission en 1862 et 1864,
rapportait les premières collections d’antiquités
chypriotes parmi lesquelles le monumental
vase de pierre d’Amathonte. Des missions
effectuées par Ernest Chantre de 1892 à 1894
permirent l’entrée au Louvre d’une série d’anti-
quités
anatoliennes
. Les fonds
puniques
et
sud-
arabiques
bénéficièrent quant à eux de dépôts
des collections de la Bibliothèque nationale de
France, dépositaire des trouvailles de Charles
Pricot de Sainte-Marie à Carthage.
Les collections du département s’accrurent en
outre par des donations ou des achats d’œuvres.
la constitution de la collection