Trajectoires - Faits marquants 2024
Le Louvre toujours plus ouvert à ses publics Bilan d’activité - 2024 58 Questions à Stéphanie Hussonnois-Bouhayati, directrice des Relations extérieures et de la Communication Comment est née cette opération de communication inédite, autour du film « Joker : folie à deux » et de l’exposition « Figures du fou » ? Tout cela part du Louvre ! L’idée nous est venue – c’est Marie Payet, sous- directrice de la communication qui a frappé la première ! – en visionnant la bande annonce du film Joker : folie à deux qui montre Lee Quinzel (interprétée par Lady Gaga) dessiner un sourire sur la vitre du parloir de la prison où elle rend visite au Joker/Arthur Fleck. L’écho s’est immédiatement fait avec le sourire de la Joconde , elle-même exposée derrière une vitre blindée. Giocondo signifiant en italien « joyeux », la Gioconda a pour attribut naturel le sourire. Le sourire que partagent Joker et Joconde s’ancre dans une même étymologie latine : Jocus , la plaisanterie, le jeu... Et cette étymologie vole au secours de la communication... c’était irrésistible! C’était aussi une façon pour le Louvre de créer une connivence avec le public, en portant un regard décalé sur le statut de la Joconde , icône du musée, qui n’en est pas à son premier détournement. Pour concevoir cette opération, nous avons travaillé de concert avec les commissaires de l’exposition «Figures du fou» afin de nous assurer que la collaboration était pertinente et qu’elle avait du sens dans le cadre de l’iconographie du Fou. La figure du « Fou » créée au Moyen Âge est transgressive, politique, philosophique. En 2024, c’est la figure du Joker qui en est l’avatar le plus contemporain et le plus populaire. Que retenez-vous de cette expérience, de cette rencontre entre culture classique et pop culture? Cette opération a donné vie à un « objet médiatique » unique, où se mêlent – au sein d’une vidéo qui a généré plus de 17 millions de vues – une œuvre insigne, le tableau le plus révéré au monde, symbole à lui seul du musée, le cinéma d’aujourd’hui et la pop musique. Nous sommes très heureux que cette idée ait séduit les équipes deWarner Bros et Lady Gaga. L’engagement a été fort de la part de chacun pour que ce projet singulier, tout à fait fou, puisse voir le jour sans que l’activité du musée et l’accueil du public en soient perturbés. Le calendrier de communication a été élaboré conjointement pour diffuser la vidéo en amont de la sortie en salles du film et venir nourrir sa promotion. Une fois l’actualité cinématographique passée, il a été temps, côté Louvre, de faire glisser la tonalité « pop culture » de notre communication vers une promotion plus classique de l’exposition « Figures du fou », qui ouvrait dix jours plus tard, et de commencer à entrer en profondeur dans le propos scientifique de l’événement. Tout cela a contribué à faire tourner le regard d’un nouveau public vers l’exposition, en lui offrant un écho très actuel, très accessible. Le regard de la Joconde suit son temps pour toujours… C’était une façon pour le Louvre de créer une connivence avec le public, en portant un regard décalé sur le statut de la Joconde , icône du musée.
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