Trajectoires - Faits marquants 2024
Le Louvre toujours plus ouvert à ses publics Bilan d’activité - 2024 56 Comment avez-vous pensé ce dialogue entre deux collections exceptionnelles, la collectionTorlonia et la collection de sculptures antiques du Louvre? En étroite concertation avec nos collègues italiens, le commissaire scientifique de l’exposition a construit un propos permettant à la fois d’insister sur la qualité exceptionnelle de cette collection privée et sur les liens étroits qu’elle entretient avec la collection du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Ainsi se dessinaient les deux axes du parcours justifiant pleinement la tenue de cette exposition au Louvre et son implantation dans des salles dédiées à la présentation de sculptures antiques depuis la création du Muséum central des arts 3 . Le dialogue entre les collections a pu être décliné autour de trois points de convergence qui témoignent d’une genèse analogue. Les deux premiers relèvent de l’origine commune des œuvres, soit par leur provenance archéologique – en l’occurrence la propriété d’Hérode Atticus sur la via Appia à Rome, fouillée au 17 e siècle puis au 19 e siècle –, soit par une histoire commune, en ayant appartenu aux mêmes collections historiques italiennes, telles les collections Cesi ou Médicis. Une autre parenté a été établie en matière de restauration, avec des principes et des pratiques comparables dans la profondeur historique de ces deux collections. «Figures du fou. Du Moyen Âge aux Romantiques » : vent de folie au Louvre Étudiée par l’histoire sociale et culturelle, la fasci- nante figure du fou l’a rarement été du point de vue de l’histoire de l’art. Pourtant entre le 13 e et le milieu du 16 e siècle, la notion de folie a inspiré et stimulé la création artistique, tant dans le domaine de la litté- rature que dans celui des arts visuels. Rassemblant au sein d’un parcours chronologique et thématique plus de trois cents œuvres – sculptures, objets d’art, médailles, enluminures, dessins, gra- vures, peintures sur panneau, tapisseries, etc. –, l’exposition inédite « Figures du fou. Du Moyen Âge aux Romantiques » a proposé une exploration des multiples figures de fou à travers l’évolution de ses représentations, depuis le Moyen Âge qui le voit naître, jusqu’à l’époque moderne. Capable du meilleur comme du pire, le fou est tour à tour celui qui divertit, met en garde, dénonce, inverse les valeurs, voire renverse l’ordre établi. L’exposition explorait également la disparition du fou lorsque triomphent la Raison et les Lumières, avant une résurgence à la fin du 18 e siècle et pendant tout le 19 e siècle. Il devient alors la figure à laquelle les artistes s’identifient : « Et si le fou, c’était moi ? » 3. Nom du musée ouvert au Louvre en 1793. Affiches de l’exposition «Figures du fou»
RkJQdWJsaXNoZXIy NDYwNjIy