Trajectoires - Faits marquants 2024

Le Louvre toujours plus ouvert à ses publics Bilan d’activité - 2024 54 Question à Aline François-Colin, directrice des Expositions et des Éditions Le Louvre inaugure cette année une série d’expositions intitulée «Revoir », construites autour d’une œuvre majeure récemment restaurée, ici «La Vierge du chancelier Rolin» de Van Eyck puis le «Pierrot » de Watteau. Comment envisagez-vous ces expositions qui mettent en lumière d’autres chefs-d’œuvre du Louvre? Cette série propose un format d’exposition conçu dans un espace d’environ 200 mètres carrés où peuvent être présentées entre 70 et 80 œuvres. Elle renouvelle le regard sur les collections du Louvre, grâce, notamment, aux recherches menées à l’occasion de leur restauration. La scénographie très ouverte, conçue pour ce nouveau format par Victoria Gertenbach, invite le visiteur à renouer avec l’œuvre restaurée par le biais de différents points de vue, privilégiant à la fois le dialogue des œuvres et la contemplation. La structuration de l’espace a été pensée pour convenir aux deux projets : un même emplacement central pour l’œuvre de Van Eyck ou celle de Watteau, une même disposition pour la médiation et une partition latérale pour des thématiques et des fils du récit élaborés par chaque commissaire. Une attention à la durabilité et au remploi des scénographies nourrit notre action et notre réflexion en matière d’exposition : des éléments de scénographie ont ainsi pu être remployés d’une exposition à l’autre. Ce travail abonde une réflexion plus large sur la présentation des œuvres dans le parcours permanent du département des Peintures. Ainsi, à la suite de l’exposition, La Vierge du chancelier Rolin est désormais exposée selon un dispositif donnant à voir son étonnant revers peint redécouvert à l’occasion de sa restauration. Ces projets sont l’occasion d’un dialogue avec les collections des autres musées car leur propos, très exigeant, convoque des prêts exceptionnels. Enfin, avec leur format resserré, leur propos singulier, leur dialogue visuel intense, ces expositions apprennent beaucoup aux visiteurs. C’est à la fois l’histoire de l’art en train de se faire, dans ce qu’elle a de mouvant et «pointu», combinée à une exploration plus riche des chefs-d’œuvre du Louvre, pour certains méconnus du public. Ainsi, des œuvres majeures d’hier se réinstallent dans l’imaginaire d’aujourd’hui. Les «Chefs-d’œuvre de la collection Torlonia » accueillis dans les appartements restaurés d’Anne d’Autriche Alors qu’elle se dévoile au public pour la première fois depuis le milieu du 20 e siècle dans une série d’exposi- tions-événements, la plus grande collection privée de sculpture antique romaine conservée à ce jour – celle rassemblée par les princes Torlonia durant tout le 19 e siècle à Rome –, s’est installée au Louvre pour son premier séjour hors d’Italie. Au sein des somptueux appartements restaurés d’Anne d’Autriche, siège des collections permanentes de sculpture antique depuis la fin du 18 e siècle et la naissance du musée du Louvre, les marbres Torlonia ont noué un dialogue fécond avec les collections nationales françaises, interrogeant l’origine des musées et le goût pour l’antique, élément fondateur de la culture occidentale. Une exposition qui invitait à la contemplation des fleurons incontestés de l’art romain mais également à une plongée aux racines de l’histoire des musées, dans l’Europe des Lumières et du 19 e siècle. «Chefs-d’œuvre de la collection Torlonia » Exposition présentée du 26 juin 2024 au 6 janvier 2025 au musée du Louvre Commissariat général : Cécile Giroire, musée du Louvre Commissariat scientifique : Martin Szewczyk, musée du Louvre Commissaires associés : Carlo Gasparri, Professeur émérite à l’université de Naples Federico II. Membre de l’Academia Nazionale dei Lincei, Salvatore Settis, Membre de l’Institut, ancien directeur du Getty Research Institute et de la Scuola Normale Superiore de Pise

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