Trajectoires - Faits marquants 2024
        
 Le Louvre en mouvement Bilan d’activité - 2024 30 Ils rejoignent les murs du Louvre aujourd’hui dans une nouvelle scénographie. Comment l’avez-vous pensée? Vincent Rondot : La scénographie que découvrent désormais les visiteurs est le résultat du travail conjoint du département des Antiquités égyptiennes (DAE), de la direction des Ateliers d’art et de la Présentation des collections (DAAPC) et de la direction des Expositions et des Éditions (DEE). Les six sphinx du Sérapéum devaient partir pour une autre salle du rez-de-chaussée et en attendant, restaurés, ils ont pris la place des babouins dans la nouvelle Galerie du temps. Le « petit sphinx » de Tanis (pour le distinguer de celui, plus grand, de la crypte) est remonté sur le palier de l’escalier du Midi, position qu’il avait quittée en 1987. Nous avons souhaité mieux expliquer le rôle des babouins sur le socle de l’obélisque, grâce à une planche de L’Histoire de l’art égyptien d’après les monuments par Émile Prisse d’Avennes (1878), et mieux faire comprendre ce qu’est le parvis d’un temple pharaonique, espace encore accessible alors que sont interdites, sinon aux prêtres, les salles intérieures qui protègent le sanctuaire. Fabrice Laurent : Le retour au musée du Louvre de cette œuvre emblématique a créé l’opportunité de repenser l’espace muséographique qui conduit à la salle du Temple au sein du parcours thématique du département des Antiquités égyptiennes au rez-de- chaussée de l’aile Sully. La volonté de favoriser la compréhension par les visiteurs de la configuration d’un temple égyptien – constitué d’un parvis, d’une entrée puis de salles en enfilade menant au Naos – a guidé la mise en espace et la médiation. Cela nous a amenés à nous intéresser également à l’espace en amont qui présentait jusqu’alors le Sphinx de Tanis, une maquette du Temple et un trésor de fondation. D’une part, les Babouins adorant le soleil , partie originelle du socle de l’obélisque oriental de l’entrée duTemple de Louxor, devaient marquer plus explicitement l’arrivée à l’entrée du temple. D’autre part, la beauté plastique de cette pièce devait être mise en exergue tout en permettant le déploiement d’une riche médiation écrite la contextualisant. Le déplacement du Sphinx au premier étage a permis de libérer l’espace du parvis et favorise désormais le flux des visiteurs et leur confort de lecture des panneaux de salle, cartels et de la maquette. La scénographe du projet a pensé le podium qui présente l’œuvre à hauteur, en intégrant les supports de cartels au dessin, un dispositif déployé sur les deux vitrines de cet espace afin d’harmoniser l’ensemble des mobiliers. Elle a également proposé deux panneaux encadrant le groupe sculpté par une évocation dessinée de l’obélisque pour l’un tandis que l’autre signale l’arrivée dans le temple. Un éclairage soigné a été conçu et mis en œuvre par l’atelier des éclairagistes. La maquette du Temple, présentée en amont, a fait l’objet d’une mise en couleur par l’atelier de peinture-décoration qui la rend plus réaliste et didactique. Enfin, les structures porteuses qui accueillent le Sphinx et les Babouins , œuvres en granit d’Assouan avoisinant chacune les sept tonnes, ont été fabriquées par l’atelier métallerie, accompagné par un bureau d’étude. Elles intègrent un système de chariots amovibles et de coussins d’air qui permettent un déplacement aisé et précis. Les structures porteuses qui accueillent le Sphinx et les Babouins , œuvres en granit d’Assouan avoisinant chacune les sept tonnes, ont été fabriquées par l’atelier métallerie.
        
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