Trajectoires - Faits marquants 2024
29 Bilan d’activité - 2024 Un grand retour au département des Antiquités égyptiennes : les Babouins de Louxor s’installent dans une nouvelle scénographie Après dix ans d’absence, la salle du parvis du temple du département des Antiquités égyptiennes retrouve ses célèbres babouins de granit de Louxor. Une décen- nie au cours de laquelle leurs six tonnes ont voyagé pour l’exposition «Des animaux et des pharaons », du nord de la France à Madrid en passant par Barcelone. Après un long séjour dans la Galerie du temps du Louvre-Lens, ils ont finalement retrouvé le chemin du musée au sein d’une nouvelle scénographie qui les met davantage en valeur, notamment grâce à l’éclai- rage des détails. Questions À Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes, et à Fabrice Laurent, directeur adjoint des Ateliers d’art et de la Présentation des collections Quelle est l’histoire de ces babouins ? Vincent Rondot : Leur histoire antique, telle que pensée par la religion égyptienne, est celle d’adorateurs du soleil levant, d’où leur place en décor à la base des obélisques qui sont des rayons de soleil pétrifiés. Très fins observateurs du monde animal, de sa variété et de son éthologie, les anciens Égyptiens avaient remarqué l’excitation des babouins aux premiers rayons du jour. Ils ont compris qu’ils accueillaient l’astre debout, bras levés en adoration et leur crinière de mâles alpha – le camail – en désordre. Ce sont les ateliers royaux de Ramsès II (v. 1279-1213 av. J.-C.) qui les ont sculptés. Lorsqu’en 1831 il s’est agi de transporter l’obélisque de Louxor offert à la France par le vice- roi d’Égypte Méhémet Ali, il a fallu creuser le sol dans lequel les deux monolithes étaient enfouis pour un tiers, mettant ainsi au jour ces étonnantes sculptures de rangées de singes que Champollion souhaitait déplacer également à Paris pour restituer au public l’originalité de la conception du monument. Ils voyagèrent donc avec l’obélisque de Ramsès II. Du Louvre-Lens à Madrid en passant par Barcelone, ils ont beaucoup voyagé et ont été absents du Louvre pendant près de dix ans… Vincent Rondot : C’est l’exposition « Des animaux et des pharaons », organisée par Hélène Guichard, conservatrice générale, au Louvre-Lens, puis à Barcelone et Madrid, de décembre 2014 à janvier 2016, qui est à l’origine de ce voyage de dix années hors les murs. L’un des clous du thème – par leur monumentalité autant que par leur sujet –, les babouins de l’obélisque contribuèrent grandement au succès de l’exposition française comme des deux expositions espagnoles. Les faire revenir «à la case départ » n’avait pas grand sens sans réfléchir à une muséographie réactualisée et la solution d’attente proposée par le département fut de les faire retourner au Louvre-Lens, mais pour qu’ils entrent cette fois dans la Galerie du temps où ils ont trôné en majesté jusqu’à leur retour au palais du Louvre, servis par une muséographie et une médiation renouvelées, le 18 octobre 2024.
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