Trajectoires - Faits marquants 2024

Le Louvre en mouvement Bilan d’activité - 2024 22 Question à Laurence des Cars, Présidente-directrice du musée du Louvre Pour la première fois dans l’histoire du musée, les parcours de différents départements (le DABCO, le DAGER et le DAI) sont pensés conjointement et mis en dialogue. Pouvez-vous nous en dire plus ? Cette démarche marque une évolution significative dans la manière dont le musée entend articuler ses collections, pour proposer aux visiteurs une lec- ture plus transversale des civilisations. Plutôt que d’isoler les œuvres dans le récit propre à chaque département, l’objectif est ici de souligner combien l’histoire du monde est faite de liens, d’échanges et d’influences croisées. Ces dialogues mettront en lumière des points de contact parfois méconnus et feront apparaître de nouveaux récits, pour donner à nos visiteurs d’autres clés de compréhension pour appréhender les collections du Louvre. Question à Maximilien Durand, directeur du département des Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient Quelle est l’ambition du futur parcours scénographique du département ? La création du département des Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient est intervenue dans un contexte géopolitique qui a brutalement rappelé la nécessité de souligner la richesse et la fragilité des patrimoines des civilisations chrétiennes en Orient et dans le monde slave : l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la situation de l’Arménie, puis la guerre qui sévit au Proche-Orient. La collection du Louvre dans ce domaine constitue un ensemble de référence internationale. L’une des ambitions du parcours muséographique est de permettre à tous les visiteurs d’en apprécier les chefs-d’œuvre dans toute leur puissance évocatrice et leur profondeur historique. Le parcours montrera également que le point commun civilisationnel qui unit l’Éthiopie et le monde slave, les Balkans et le Levant, le Caucase et la Mésopotamie, est le rapport que les chrétiens ont entretenu avec l’image sacrée, bien différente dans son essence de l’image profane. Dans le christianisme oriental, l’image est une présence réelle du personnage représenté. Ce statut particulier de l’image, défini dès l’apparition des premières figurations chrétiennes, a été théorisé durant la crise iconoclaste, entre le 8 e et le 9 e siècle. Cette réflexion s’est nourrie des formules de l’Antiquité romaine tout en façonnant, d’une ma n i è r e s i n g u l i è r e , l’expression artistique de l’Empire romain d’Orient et de ses voisins. Plutôt que d’isoler les œuvres dans le récit propre à chaque département, l’objectif est ici de souligner combien l’histoire du monde est faite de liens, d’échanges et d’influences croisées.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDYwNjIy