Agenda du Louvre Mars-Mai 2025

12 Revoir Cimabue Aux origines de la peinture italienne Pour la première fois, le musée du Louvre consacre une exposition à Cimabue, l’un des artistes les plus importants du 13 e siècle. Elle est le fruit de deux actualités « cimabuesques » de grande importance pour le musée : la restauration de la Maestà et l’acquisition d’un panneau inédit de Cimabu e redécouvert en France en 2019 et classé Trésor national, La Dérision du Christ . Ces deux tableau x, dont la restauration s’est achevée en 2024, constituent le point de départ de cette expositio n, qui, en réunissant une quarantaine d’œuvres, ambitionne de mettre en lumière l’extraordinai re richesse et la nouveauté incontestable de l’art de Cimabue. L’artiste fut l’un des premiers à ouvrir la voie du naturalisme dans la peinture occidentale, en cherchant à représenter le mond e, les objets et les corps tels qu’ils existent. Avec lu i, les conventions de représentation héritées de l’a rt oriental, si prisées jusqu’alors, cèdent la place à une peinture inventive, cherchant à suggérer un espace tridimensionnel, des corps en volume s et modelés par de subtils dégradés, des membre s articulés, des gestes naturels et des émotions humaines. Après une section introductive consacrée au contexte de la peinture en Toscan e et en particulier à Pise au milieu du 13 e siècle, le parcours s’attarde sur la Maestà du Louvre : les nouveautés qui se manifestent dans ce tableau ont conduit certains historiens de l’art à le qualifier d’« acte de naissance de la peinture occidentale ». La restauration a permis, en plus de retrouver la variété et la subtilité des coloris, de redécouvrir de nombreux détails masqués par des repeints qui mettent en évidence la fascination de Cimabue et de ses commanditaires pour l’Orient, à la fois byzantin et islamique. Le parcours se poursuit avec une section construite autour du diptyque de Cimabue, dont le Louvre réunit pour la première fois les trois seuls panneaux connus à ce jour. La verve narrative et la liberté déployées par Cimabue dans cette œuvre aux coloris chatoyan ts en font un précédent important et insoupçonné jusqu’alors de la Maestà de Duccio, chef- d’œuvre de la peinture siennoise du Trecento. L’exposition se conclut par la présentation du grand Saint François d’Assise recevant les stigmates de Giotto, destiné au même emplacement que la Maestà du Louvre, le tramezzo (la cloison qui sépare la nef du chœur) de l’église de San Francesco de Pise, et peint quelques années après par le jeune et talentueux disciple de Cimabue. À l’aube du 14 e siècle, Duccio et Giotto, tous deux profondément marqués par l’art du grand Cimabue qui s’éteint en 1302, incarnent désormais les voies du renouveau de la peinture . Commissaire: Thomas Bohl, musée du Louvre. Jusqu’au 12 mai 2025 Aile Denon, 1 er étage, salle Rosa (717) Cette exposition bénéficie du soutien de Lusis. La restauration de la Maestà a été rendue possible grâce au soutien de Linda et Harry Fath , membres des American Friends of the Louvre. L’acquisition de La Dérision du Christ a reçu le généreux soutien de la Société des Amis du Louvre et de Linda et Harry Fath, membres des American Friends of the Louvre. CATALOGUE Sous la direction de Thomas Bohl. Coédition musée du Louvre / Silvana Editoriale. 280 p., 170 ill., 42 € EN LIEN AVEC L’EXPOSITION P. 43 Cimabue, La Dérision du Christ , après restauration, musée du Louvre

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