Dossier pédagogique Naples à Paris

DOSSIER PÉDAGOGIQUE 4 PRÉSENTATION Introduction Des histoires qui se ressemblent L’histoire de Capodimonte est indissociable de l’histoire du royaume de Naples comme l’histoire du musée du Louvre est indissociable de la Révolution Française. La création du premier est liée à la mise en place du royaume qui occupa toute la partie sud de la botte italienne, comme la création du second résulte de la Révolution Française. Comme le Louvre, la Reggia di Capodimonte est un des rares palais royaux à être transformé en musée. Mais Capodimonte a la particularité d’avoir été construit à la fois comme résidence et pour abriter des collections, celles de la famille Farnèse. C’est Élisabeth Farnèse (1692-1766), reine consort d’Espagne par son mariage avec Philippe V, petit fils de Louis XIV, qui en fait don à son cinquième fils, Charles de Bourbon (1716-1788). Ce dernier, duc de Parme et de Plaisance, devient roi de Naples en 1734. Au 18 e siècle, le royaume de Naples, antique possession espagnole puis autrichienne, est l’enjeu de toutes les convoitises des grandes puissances européennes. L’Espagne, l’Autriche et la France se le disputent pendant les guerres de succession d’Espagne (1701-1714), puis celle de Pologne (1733-1738). Il devient, grâce à l’habileté diplomatique d’Élisabeth Farnèse un royaume indépendant gouverné jusqu’á l’Unité de l’Italie par les Bourbons de Naples, une branche cadette des Bourbons d’Espagne. Élisabeth, est la dernière des Farnèse, grande famille de collectionneurs romains. Depuis la Renaissance, avec le Cardinal Alexandre Farnèse, sous le Pontificat de Paul III Farnèse, la famille avait constitué une des plus grandes collections d’antiques et d’œuvres des grandes écoles de peinture italiennes (Venise, Bologne, Florence, Rome). Commanditées, héritées ou conquises, les œuvres étaient abritées dans les grands palais familiaux, le palais Farnèse de Rome, la villa de Caprarola à 50 kilomètre au nord de Rome ou le palais de la Pilotta à Parme. L’ensemble de cette fabuleuse collection familiale fut transporté à Naples, qui s’enrichit subitement d’une collection d’œuvres d’art comparable à celle des grandes capitales européennes. Sous le règne de Charles de Bourbon, Naples devient une Capitale des Lumières que les découvertes des villes romaines d’Herculanum et de Pompéi, au pied du Vésuve, mettent sur la carte du monde. La traditionnelle vitalité de la vie musicale de la ville se développe avec la création du théâtre San Carlo, le premier théâtre d’opéra d’Europe et la création, à Capodimonte d’une manufacture de porcelaine, un enjeu technologique d’avant-garde pour toute l’Europe du 18 e siècle et qui fait de la capitale du nouveau royaume une des destinations principales du Grand Tour. Naples est alors, après Londres et Paris, la troisième ville d’Europe. La collection Farnèse est alors hébergée dans l’aile sud-ouest de la reggia de Capodimonte, majestueuse construction située sur une des collines de la ville, où est planté un énorme parc pour la chasse, passe-temps favori de tous les Bourbons. La collection devient une collection dynastique et Charles de Bourbon la laisse à Naples quand la mort de son demi-frère Ferdinand VI, en 1759, le fait monter sur le trône d’Espagne. C’est son fils Ferdinand IV qui lui succède en Italie. La collection Farnèse a été enrichie par tous les régimes politiques qui se sont succédés à Naples, celui de Joachim Murat, roi de Naples de 1808-1815, des Bourbon qui reviennent au pouvoir ensuite, de la Maison de Savoie qui s’installe en 1861 jusqu’à la République unitaire de l’après seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, la collection de Capodimonte illustre bien au-delà de l’école napolitaine, pratiquement toutes les écoles de la péninsule. Naples à Paris

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