Dossier pédagogique Naples à Paris
DOSSIER PÉDAGOGIQUE 20 FICHE ŒUVRE Naples à Paris L’Éruption du Vésuve Pierre-Jacques Volaire (1729-1799 ou 1802) Huile sur toile H. 130 cm ; L. 229 cm Museo e Real Bosco di Capodimonte Aile Sully, niveau 1, salle 600 (salle de la Chapelle) Nous sommes au bord de la mer, dans la baie de Naples. Le paysage est dominé par l’impressionnante masse du Vésuve, le volcan qui domine la région et qui est figuré en pleine éruption. L’image est saisissante de cette montagne dominée par une colonne de feu dont les vives couleurs jaune rouge et oranger s’imposent au cœur de la composition. La colonne de matière incandescente qui s’échappe du sommet semble se prolonger au cœur des fumées et des nuages qui obstruent en partie le ciel. Sur terre, des coulées de lave aux couleurs chatoyantes semblent venir mordre la côte jusqu’à la mer. La partie droite de la peinture offre un étonnant contraste, celui d’une mer calme et de montagnes qui se détachent sur un ciel sombre et dégagé illuminé par une pleine lune dont le reflet anime les flots. Au premier plan, une foule de personnages franchit le pont de la Madeleine, à la sortie de Naples. Elle se dirige vers un petit sanctuaire alors très fréquenté et aujourd’hui disparu. Il était orné d’une statue de San Genaro, protecteur de la cité, à qui on attribue la capacité de stopper les coulées de lave qui parfois menacent la ville. L’éruption peinte par Volaire est imaginaire. Il a certes pu observer des phénomènes de ce type pendant les décennies qu’il a passé là. Pourtant, il s’est fait pour spécialité de peindre les colères du volcan, ce n’est pas pour immortaliser un moment précis mais plutôt pour satisfaire les amateurs étrangers qui visitent la ville et souhaitent en rapporter un souvenir. Volaire fait tout ce qu’il peut pour rendre attrayantes ses peintures. Élève de Vernet, c’est un excellent paysagiste qui sait jouer sur les contrastes de lumière et les phénomènes atmosphériques. Il choisit la nuit qui met en valeur les couleurs de la lave et des projections volcaniques, le dramatique du moment est un choix important. Il contente aussi l’amateur qui garde de Naples le souvenir de la joie de vivre, des couleurs et de la musique en intégrant l’image de la longue procession et l’allusion à San Genaro. En un mot, il rassemble en une peinture plusieurs « clichés » napolitains pour satisfaire le collectionneur potentiel. Naples est au 18 e siècle l’une des grandes métropoles européennes. À une époque où le Grand Tour conduit vers l’Italie toute la jeunesse dorée du continent, à la recherche de la douceur de vivre et des merveilles artistiques locales, la ville est visitée par de nombreux étrangers pour qui Volaire peut faire office de Canaletto local. L’œuvre de Volaire peut être mise en parallèle avec les peintures de son maître Vernet présentées au second étage de l’aile Sully comme une Vue du golfe de Naples salle 927. D’autres paysagistes comme Hubert Robert sont exposés salle 929. Des vedute, vues urbaines, italiennes du 18 e siècle sont présentées salle 723 (Denon, niveau1).
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