Dossier pédagogique Naples à Paris
DOSSIER PÉDAGOGIQUE 10 Crucifixion Tommaso di Giovanni Cassai dit Masaccio (1401-1428) 1426 Tempera et or sur bois H. 83 cm ; L. 63,5 cm Museo e Real Bosco di Capodimonte Présenté aile Denon, niveau 1, salle 708 (Salon carré) Le Louvre dispose de l’une des collections les plus importantes au monde de peintures italiennes. Parmi les très rares artistes importants qui n’y sont pas représentés figure Masaccio. L’histoire de l’art considère l’artiste comme l’un des fondateurs de la Renaissance en peinture, l’inventeur de la perspective géométrique . Il constitue, avec l’architecte Filippo Brunelleschi et le sculpteur Donatello le trio fondateur du renouveau artistique florentin au début du 15 e siècle. Le panneau de Capodimonte représente une scène aisément identifiable : au centre, Jésus crucifié est sur la croix, la Vierge Marie, sa mère, est à sa droite, saint Jean son apôtre préféré, à sa gauche. Au pied de la croix, au premier plan, Marie-Madeleine, fidèle du Christ, est agenouillée, couverte d’un voile qui ne laisse voir que sa chevelure blonde. Ses bras levés au ciel contrastent avec les positions plus statiques de la Vierge et de Jean, mains jointes en prière. Masaccio a clairement construit sa peinture sur deux plans placés l’un derrière l’autre et donnant un effet de perspective. Le personnage de Marie-Madeleine, placé en avant, forme un premier plan marqué par la douleur et l’expression d’une immense peine. Derrière, les figures du Christ, encadré de sa mère et de son disciple, forment un groupe plus statique, baigné dans une douleur et une peine plus intériorisées malgré les expressions des visages. L’utilisation du fond doré peut être considéré comme un archaïsme qui va rapidement se raréfier avant de disparaitre. La feuille d’or permet aux artistes médiévaux de situer une scène dans un espace placé en dehors du temps et en dehors de l’espace. Les générations suivantes vont lui substituer des éléments de paysage ou d’architecture, Masaccio est l’un des artistes qui, dans d’autres œuvres, va dans ce sens. Le panneau de Capodimonte faisait à l’origine partie d’un polyptique commandé en février 1426 pour l’église Santa Maria del Carmine à Pise, en Toscane. Il se composait de 19 scènes dont 13 sont aujourd’hui dispersées dans différents musées. La Crucifixion occupait la partie supérieure, au centre, au-dessus d’une Vierge à l’Enfant trônant et encadré d’anges musiciens. Le positionnement en hauteur du panneau explique la tentative de rendu en prespective du Christ dont la tête semble posée sur des épaules sans cou. Si la plupart des panneaux présentent un fond d’or, ceux de la prédelle (partie basse du polyptique) montrent par contre des fonds constitués de paysages. La même salle du Louvre expose des peintures italiennes des 13 e -15 e siècles. Des œuvres comme la grande Mastà de Cimabue illustrent la peinture médiévale alors que le grand retable du Couronnement de la Vierge de Fra Angelico montre déjà une recherche de perspective. La Bataille de San Romano de Paolo Uccello montre une utilisation maîtrisée de la perspective dans la construction du tableau. FICHE ŒUVRE Les collections de Capodimonte forment un complément idéal aux peintures italiennes du Louvre. Elles disposent d’œuvres de certains artistes qui ne figurent pas sur les cimaises parisiennes ; elles complètent sinon avantageusement les présentations du Salon carré et de la Grande Galerie. Le 15 e siècle y est superbement illustrées avec d’importants chefs-d’œuvre de Masaccio et de Bellini. Les œuvres choisies aident à comprendre la naissance de la perspective et du rendus des volumes. 1. Représenter un volume Naples à Paris
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