Rapport d'activité 2021

Rapport d’activité - 2021 210 FOCUS : restauration de la cour Lefuel Parmi toutes les cours du palais du Louvre, la cour Lefuel, dont les façades n’avaient été que partiellement restaurées, nécessitait une intervention. Sa restauration était donc devenue la priorité du plan pluriannuel de restauration du palais du Louvre, parallèlement à celle de la façade de l’aile du Bord-de-l’Eau. L’année 2021 a vu l’achèvement de ce chantier, entamé dès 2018 sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte en chef des Monuments historiques Michel Goutal et dont le budget était de 12 millions d’euros. La cour Lefuel, création d’Hector- Martin Lefuel qui remonte à 1857, intègre cinq sculptures en bronze de Pierre-Louis Rouillard et se déploie ainsi : au Sud, l’aile du Bord-de-l’Eau ; au Nord, l’aile Mollien ; à l’Ouest, l’aile en retour Mollien dont le rez-de-chaussée haut accueillait l’appartement du grand écuyer, prolongé d’un balcon soutenu par un portique en pierre ; à l’Est, l’aile du Manège, qui porte le nom de la salle qui servait aux exercices des chevaux. La cour Lefuel était dédiée au cheval : cour de service, issue d’importantes excavations, afin de créer le rez-de- chaussée bas destiné aux écuries et cour d’apparat théâtralisant l’art de l’équitation. Le grand escalier en fer à cheval, qu’utilisaient les chevaux pour accéder à la salle du Manège, confère à la composition de cette cour un caractère remarquable. Un tiers de sa surface est occupé par cet escalier en pas d’âne, dont les murs d’échiffre sont surmontés de balustrades développées à partir des socles de quatre sculptures animalières en bronze. Au centre de cette composition en lyre, réunissant courbes convexes et concaves, se trouvent un extraordinaire candélabre sur une colonne en marbre, un jardin planté d’un arbre de Judée et un bassin qui servait d’abreuvoir. Au sommet du fer à cheval, la porte majestueuse de l’entrée du manège est ornée en imposte d’une saisissante sculpture en bronze représentant trois chevaux au galop semblant presque s’envoler. La restauration de la cour a d’abord visé à parachever et à homogénéiser celle des quatre façades, en portant notamment sur les parements en pierre de taille, les sculptures ornementales, certains des chéneaux et les couvertines en plomb des corniches, l’électrification des lanternes, les menuiseries des fenêtres et portes-fenêtres, y compris la porte d’entrée monumentale sur le quai, enfin reposée. Elle a aussi porté sur la structure du portique du balcon de l’écuyer, dont les armatures étaient corrodées. Surtout, de nombreuses interventions sur le fer à cheval ont été nécessaires : sa balustrade a été remplacée pour moitié ; la dépose puis la repose de la totalité du pas d’âne a permis la reprise de son étanchéité ; tous les bronzes ont été restaurés en atelier, alors qu’un nouvel éclairage intégré en façades les mettra en valeur ; une nouvelle fontainerie permet le recyclage de l’eau du bassin. Enfin, le pavement de la cour, destinée à être ouverte au public, a été nivelé selon les nouvelles règles d’accessibilité et restitue le traitement différencié d’origine entre pavage à l’est et macadam à l’ouest, un pavé de petit module, clair, ayant été choisi en substitution au macadam dont la mémoire de la composition n’est plus. Ce chantier a connu des aléas, dont la crise sanitaire et la découverte d’une femelle faucon couvant dans une niche de l’aile du Bord-de-l’Eau au printemps 2019. Il fallut alors lui laisser le temps de l’éclosion des œufs puis du nourrissage de ses fauconneaux jusqu’à leur envol. Cour Lefuel

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