Rapport d'Activité 2020
Rapport d’activité - 2020 94 Interview des commissaires de l’exposition « Albrecht Altdorfer » Mesdames Hélène Grollemund, chargée de collection, Olivia Savatier-Sjöholm, conservatrice, département des Arts graphiques du musée du Louvre, et Séverine Lepape, directrice du musée national du Moyen Âge - Thermes et hôtel de Cluny Quelle est la genèse du projet de l’exposition «Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande » ? Le premier projet d’une exposition consacrée à Albrecht Altdorfer remonte à 2009, pour lequel étaient uniquement prévues les œuvres du département des Arts graphiques et celles de collections publiques parisiennes. Il a été revu à partir de 2012, dans une configuration élargie à toute la production de l’artiste, et s’est inscrit dans la saison Renaissance du musée du Louvre (2019-2020). L’exposition a bénéficié du soutien exceptionnel de l’Albertina à Vienne – institution avec laquelle il fut un temps envisagé une coproduction – et de nombreux prêts tant français qu’étrangers. Comment s’est articulé le parcours de l’exposition ? Il se présente sous la forme d’une monographie, enrichie de sections thématiques consacrées aux commandes de l’empereur Maximilien I er , aux eaux- fortes d’orfèvrerie, au paysage et à l’architecture ; ces trois dernières sections montrant le rôle pionnier d’Altdorfer dans ces domaines. Quelques œuvres d’autres artistes, tant allemands qu’italiens, viennent souligner sa connaissance de l’art de son temps et l’impact de sa production sur les peintres, dessinateurs, sculpteurs, enlumineurs ou graveurs de sa génération ou des suivantes. Quelles ont été les plus grandes difficultés rencontrées et vos grandes satisfactions dans la conception du projet ? Les premières difficultés à surmonter concernaient les prêts d’œuvres fragiles ou considérées comme des icônes. Il a fallu ainsi renoncer à certaines peintures sur bois de grand format dont l’état de conservation ne permettait pas leur transport, à des dessins importants qui avaient été prêtés peu de temps auparavant ou à des panneaux appartenant à des ensembles qui auraient alors perdu leur cohérence. Les différentes missions que nous avons effectuées nous ont néanmoins permis de convaincre les responsables de collection et de réunir plus de 250 œuvres. Par la suite, et avant même que l’exposition ait pu ouvrir, la crise sanitaire a engendré d’autres difficultés dues au report de l’exposition d’avril à octobre 2020. La majeure partie des institutions a montré à notre égard une grande bienveillance et de la solidarité. Le même esprit de coopéra- tion des prêteurs a prévalu également lors de la néces- saire prolongation due à la deuxième fermeture du musée. Seules dix œuvres n’ont finalement pas pu être exposées. Nous devons souligner également le remarquable profession- nalisme des équipes du musée qui ont su s’adapter à ce contexte changeant et incertain. Hélène Grollemund, Séverine Lepape et Olivia Savatier-Sjöholm
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