Rapport d'Activité 2020

89 Mettre les collections au cœur de la vie du musée Interview de Monsieur Marc Bormand, conservateur en chef au département des Sculptures du musée du Louvre Quelle a été la genèse du projet de l’exposition «Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel-Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance » ? Durant l’exposition «Le Printemps de la Renaissance » au musée du Louvre, en 2013, à la suite de l’intérêt porté tant par le public que par les spécialistes, avec ma collègue Beatrice Paolozzi Strozzi, historienne d’art, rejointe bientôt par Francesca Tasso, conservatrice, nous avons réfléchi à ce que pourrait être un deuxième volet présentant l’histoire de la sculpture italienne de la Renaissance. Rapidement, nous avons imaginé un projet qui porterait sur la période suivante, soit 1450-1520. Suite à notre analyse de la situation artistique et culturelle, le champ géographique du premier projet, florentin, a été élargi à toute l’Italie. Comment s’est articulé le parcours de l’exposition? La complexité de la période nous a poussés à déterminer des thématiques précises qui ont permis de tracer un parcours clair pour raconter une histoire lisible de cette époque. La représentation de l’homme, tant dans ses aspects physiques que moraux, a été exposée en quatre sections, « fureur et grâce », « art sacré », « style doux » et «Rome, centre du monde », qui donnaient à lire une histoire menant de l’expressivité des années 1460 au classicisme affirmé des années 1510, dans un parcours mis en œuvre avec clarté au fur et à mesure de son avancée par les deux architectes Juan Felipe Alarcon et Michel Antonpietri. Au-delà des grands génies que sont Michel-Ange et Donatello, l’exposition présente de nombreux artistes moins connus du grand public. Comment avez-vous sélectionné ces œuvres ? Si Donatello et Michel- Ange, à travers quelques pièces majeures, constituent le point de départ et d’aboutissement du parcours, cette période d’apogée de la Renaissance est riche de très nombreux grands créateurs, moins connus du grand public. L’exposition s’attache donc à mettre en valeur ce foisonnement créatif exceptionnel, à travers des regroupements d’œuvres majeures de sculpteurs florentins (Antonio Pollaiolo ou Bertoldo di Giovanni), siennois (Francesco di Giorgio Martini), émiliens (Guido Mazzoni), vénitien (Tullio Lombardo), padouans (Bellano, Riccio) et lombards (les Donati, Antonio Mantegazza, Bambaia). Nos collègues des institutions italiennes, mais également françaises, britanniques, allemandes, autrichiennes, hongroises, espagnoles ou new-yorkaises, ont répondu avec une grande générosité à nos demandes de prêts.

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