Rapport d'Activité 2020

Rapport d’activité - 2020 206 FOCUS : le bosquet des Oiseaux Depuis le 14 septembre 2020, les promeneurs des Tuileries bénéficient d’un espace de repos de 3 000 mètres carrés supplémentaires, sous les frondaisons du jardin. La restauration du bosquet situé en limite de l’esplanade des Feuillants et de l’allée de Diane est en effet achevée. Il s’agit d’un des seize bosquets du Grand Couvert du jardin des Tuileries. Créé par André Le Nôtre au 17 e siècle et planté d’ormes, il est reboisé avec des marronniers au 19 e siècle. Au 20 e siècle, il apparaît comme une morne plaine sablée, poussiéreuse et occupée de marronniers dépérissants. Cet espace abrite la sculpture d’Erik Dietman l’ Ami de personne qui semble s’y être perdue. Une restauration s’impose alors. Elle est réalisée dans la logique historique du jardin, avec une volonté de développement durable. C’est la première réalisation du schéma directeur de revégétalisation des Tuileries approuvé lors de la commission nationale d’architecture et du patrimoine. Deux Architectes en chef des Monuments historiques en sont les maîtres d’œuvre : Dominique Larpin puis Denis Dodeman à partir de 2019. Ils proposent un bosquet expérimental, pour la biodiversité, les questions climatiques et les sols de promenade. Ici, en effet, quatre nouvelles espèces d’arbres sont introduites. Parmi elles figurent des merisiers, dont la floraison blanche printanière précède l’arrivée des merises qui régalent les oiseaux, mais aussi des charmes, des érables et des sorbiers. Sous ces arbres, 500 mètres carrés de plates-bandes forestières viennent souligner les limites de l’espace et créer une densité végétale. Elles font référence aux lisières des bosquets d’autrefois, tout en conservant la transparence propre aux Tuileries. Elles apportent aussi davantage de fraîcheur, d’intimité tout en abritant une microfaune utile au jardin. Leur palette végétale est variée. La filaire plantée par André Le Nôtre en 1666 à l’hôtel de Guise, le chèvrefeuille grimpant du Grand parterre de Chantilly, l’osmanthe à feuilles de houx du Second Empire, y côtoient des plantes peu gourmandes en eau. Au total, une cinquantaine d’espèces ont été introduites : vingt-quatre sont arbustives, seize sont vivaces et sept sont des bulbes forestiers. Ces initiatives permettent d’augmenter la diversité végétale de 50% du nombre de plantes. Dans un souci de pérennité et d’appropriation du projet, les jardiniers d’art des Tuileries responsables de l’entretien sont aussi associés aux phases de conception et de réalisation. Ce chantier est aussi l’occasion de mettre en place un nouveau type de revêtement piéton, inspiré de recherches historiques. Il est conçu pour proposer une meilleure perméabilité à l’eau, indispensable à la vie végétale. Sa composition fait l’objet de tests in situ et validés en laboratoire. Pour le confort des promeneurs, des bancs en pierre à piètement en demi-lyre sont aussi installés. L’ Ami de personne retrouve alors sa place dans un cadre boisé, au cœur d’un bosquet laboratoire qui associe tradition et innovation, en tenant compte de la biodiversité, du réchauffement climatique. Ce sont ces principes qui seront repris lors des prochaines restaurations des autres bosquets.

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