Images du Louvre - Dossiers documentaires

Vierge à l’Enfant / Dossier documentaire 6 comprendre l’ œuvre une œuvre appartenant au trésor de la sainte-chapelle La Vierge à l’Enfant appartenait au trésor de la Sainte-Chapelle, construite par Saint Louis sur l’île de la Cité à Paris. Ce monument abritait les reliques de la Passion du Christ (notamment un fragment de la couronne d’épines) qui avait été cédées par Baudouin II, l’empereur de Constantinople, à Saint Louis. Instrument de prestige à la gloire de la dynastie capétienne, cette chapelle, conçue comme une immense châsse, est l’un des chefs-d’œuvre architecturaux du 13 e siècle. Le trésor comprenait aussi des objets réalisés dans des matériaux précieux offerts par les souverains et les princes mais également des commandes. La Vierge à l’Enfant figure dans le plus ancien inventaire du trésor rédigé entre 1265 et 1279. À la Révolution française, le trésor est dispersé, une partie est fondue. Alexandre Lenoir, directeur du musée des Monuments français, rachète la Vierge à l’Enfant puis la revend. Elle passe dans les mains de plusieurs collectionneurs avant que le musée du Louvre ne l’acquière en 1861. un modèle gothique La Vierge à l’Enfant de la Sainte-Chapelle est considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de l’ivoirerie médiévale et témoigne parfaitement de l’idéal de beauté féminin de la période gothique sous le règne de Saint Louis (silhouette à la cambrure marquée, taille élancée, mouvement ascendant en spirale, visage triangulaire, yeux fendus, léger sourire, drapés aux plis à bec et creusés profondément, etc.). Des rapprochements avec la sculpture monumentale, comme la Vierge dorée de la cathédrale d’Amiens (avant 1269) ou le gisant de Constance d’Arles à la basilique Saint-Denis, confirment la datation avant 1279. L’extrême raffinement et la qualité de facture de cette précieuse statuette laissent supposer qu’elle fut admirée et imitée dès sa création. Ses caractéristiques formelles, en particulier le mouvement tournoyant et les plis à bec du drapé, se retrouvent sur plusieurs statuettes d’ivoire ou de bois de la seconde moitié du 13 e siècle. développement du culte marial Au cours de la période gothique, le rôle de la Vierge ne cesse de se développer : elle n’est plus la figure hiératique de l’art roman. Au contraire elle s’humanise. Elle est l’intermédiaire entre Dieu et les hommes. Ainsi, la Vierge à l’Enfant , par son traitement plus souple et plus élégant, se rapproche ici des héroïnes des romans courtois. La blancheur de l’ivoire est associée à la pureté et à la chasteté de Marie. Cela explique donc la multiplication des statuettes de Vierge à l’Enfant, debout ou trônant, sculptées dans ce matériau.