Images du Louvre - Dossiers documentaires
Vierge à l’Enfant / Dossier documentaire 5 une vierge en ivoire La «Vierge à l’Enfant » est sculptée dans une défense d’éléphant, dont elle conserve la courbure. Après un temps indispensable de séchage, la défense est sciée transversalement en blocs appelés « billes ». L’ivoire utilisé pour la statuette a ici été prélevé dans la partie supérieure de la dent, au-dessus de la chambre pulpaire. Une fois le bloc sélectionné, il est d’abord dégrossi puis sculpté à l’aide d’instruments tels que des râpes, des gouges, des burins ou des grattoirs. L’ivoire est un matériau très difficile à tailler : la finesse des détails de cette statuette est donc remarquable. Le trépan, qui sert à percer des trous, est aussi fréquemment utilisé, notamment pour permettre l’incrustation de pièces rapportées, par exemple de l’orfèvrerie. La taille particulière du crâne de la Vierge permet la pose d’une couronne d’orfèvrerie. Les sources indiquent qu’elle portait à l’origine une couronne d’argent doré. Au 14 e siècle, le roi Charles V la dote d’un socle d’orfèvrerie en argent doré émaillé supporté par cinq lions et l’orne d’une parure en or sertie d’émeraudes et de perles (couronne, broche, bague). L’ensemble lui est ôté à la Révolution. Les trous de fixation témoignent de la présence originelle de ces pièces d’orfèvrerie. Les griffures visibles sur les poitrines de la Vierge et de l’Enfant confirment l’arrachage des broches. Leurs trous de fixation ont été ici dissimulés par deux cabochons de verroterie. Les vêtements des figures étaient également rehaussés d’un décor doré dont on voit encore des traces sur les orfrois. Ces derniers présentent des similitudes techniques avec ceux figurant sur d’autres sculptures en ivoire de la même époque comme la «Descente de Croix » du Louvre (voir p. 7). La Vierge était très ponctuellement peinte comme en témoigne le bleu de ses yeux.
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