Images du Louvre - Dossiers documentaires

L’Offrande du cœur / Dossier documentaire 4 aborder l’ œuvre Un homme et une femme aux attitudes élégantes, vêtus à la mode du début du 15 e siècle, sont disposés sur un fond évoquant un paysage boisé et peuplé d’animaux. L’homme s’a vance vers la femme et lui présente un cœur rouge pincé entre le pouce et l’index de sa main droite. Touffes d’herbe, buissons à feuilles rondes, arbres aux troncs noueux et aux feuillages déchiquetés composent un écrin à ce qui semble être une déclaration d’amour. La femme, assise, porte une coiffe ornée de pierres précieuses, une longue robe bleue serrée sous la poitrine et doublée d’hermine. Gantée, elle tient un faucon. Son front bombé et dégagé tout comme ses cheveux blonds et ondoyants sont conformes aux canons féminins de la beauté au Moyen Âge. L’homme debout avance la jambe gauche et le bras droit ; il porte un vêtement court rouge, des chausses bicolores beige et rouge. Il est, comme la femme, couvert d’un grand manteau doublé d’hermine. La composition est simple. Figures et motifs se répondent harmonieusement, la symétrie est affirmée par une plante aux cinq branches déployées, placée en bas de la tapisserie . Situées au centre, les deux figures ont chacune un espace défini : la partie gauche est occupée par la femme et la partie droite par l’homme. Le chien assure la liaison entre ces deux espaces. Les deux figures sont placées sur une ligne de sol marquée par des touffes d’herbe au premier plan. Pourtant, ce premier plan ne suggère pas une quelconque profondeur. Les grandeurs ne diminuent pas en fonction de l’éloignement dans l’espace ; les trois lapins qui font la ronde autour du couple ont la même taille, qu’ils soient devant ou derrière les figures. Le fond de la scène, uni bleu foncé et purement décoratif, est ponctué de motifs végétaux constitués d’une même forme géométrique superposée et répétée dans des teintes variées, rappelant la technique du pochoir. En s’approchant, on distingue une juxtaposition de points qui forme des surfaces de teintes plates, à la manière de pixels. La surface est rendue grenue par le relief des fils. Comme la touche en peinture, la tapisserie permet des différences de traitements : les personnages sont cernés par un trait de contour et le modelé de leurs vêtements est rendu par des hachures. notions clés Carton (pour la tapisserie) : reproduction d’un modèle dessiné et peint sur un papier fort ou carton servant à l’exécution d’une tapisserie. Il peut être en grandeur d’exécution ou en plus petite dimension. Dessus sont indiquées les références des couleurs des fils de trame. Fin’amor : terme désignant l’amour courtois, l’idéal amoureux. Cette notion fait appel à différentes règles sur la manière de se comporter devant une dame au Moyen Âge : – la femme aimée doit être d’origine noble et mariée et son amant d’une origine sociale inférieure et non marié ; – la dame n’est pas acquise à son amant, qui doit la conquérir et lui être pleinement dévoué. Pour lui prouver son amour, son soupirant doit subir de nombreuses épreuves en gage de sa fidélité et de sa passion ; – l’amant voue un véritable culte à sa bien- aimée et se doit de faire son éloge. Tapisserie : ouvrage de laine et de soie résultant de l’entrecroisement réalisé à la main sur un métier des fils de chaîne avec ceux de trame. Ces derniers, de plusieurs couleurs, recouvrent entièrement les premiers et constituent les motifs. Les fils de chaîne forment une nappe qui peut être tissée horizontalement, basse lisse, ou verticalement, haute lisse, sur un bâti de bois renforcé de métal, le métier. L’ouvrier s’appelle un lissier. Il a la responsabilité de traduire en laine ou en soie le dessin conçu par un peintre. Son rôle s’apparente à celui d’un interprète, le peintre étant le compositeur. On appelle tapisserie toute composition produite avec cette technique et tenture un ensemble de tapisseries sur un même thème, comme la tenture des Chasses de Maximilien (musée du Louvre).

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