Images du Louvre - Dossiers documentaires

La Liberté guidant le peuple / Dossier documentaire 6 la révolution des trois glorieuses Paris, les 27, 28 et 29 juillet 1830 : opprimé par le régime autoritaire du souverain Charles X, le peuple parisien – députés, hommes du peuple, adolescents – se soulève et renverse le pouvoir en place : c’est la révolution des Trois Glorieuses qui voit naître l’avènement de Louis-Philippe et la monarchie de Juillet. Ces trois journées marquent une page de l’histoire. le choix du thème Même si Delacroix a indirectement participé à ce mouvement en protégeant les collections royales du Louvre des combats, l’artiste, un fervent partisan de l’Empire, n’était nullement engagé dans cette révolte aux aspirations républicaines. Quelles sont donc les motivations qui l’ont poussé à peindre cette toile ? A-t-il été fasciné devant la mort et les combats, lui qui peignait ces sujets-là sans les connaître autrement que par son imagination ? L’artiste a en effet exploré ces thèmes dans le passé comme par exemple avec la Scène des massacres de Scio (1824) qui dépeint le massacre des Grecs par les Turcs. Salue-t-il par opportunisme l’avènement de Louis-Philippe ? Est-ce pour lui un thème à la mode propice à relancer sa carrière ? Sa précédente œuvre, La Mort de Sardanapale , a fait scandale au Salon de 1827 en raison du traitement mouvementé de la ligne et des couleurs. Aussi souhaite-t-il peut-être se « racheter » aux yeux des nouveaux gouvernants en choisissant un thème célébrant discrètement l’avènement du nouveau pouvoir en place. La Liberté porte donc une triple intention : politique, sociale et esthétique. élaboration de la toile Si elle a été mûrie longtemps, l’œuvre a été peinte en quelques mois. Delacroix, comme à son habitude, exécute beaucoup d’esquisses préparatoires (iconographie de comparaison) avant de peindre sur la toile. En outre, certaines formules plastiques et esthétiques – la composition pyramidale, la figure féminine vêtue à l’antique – ont été préalablement travaillées dans des œuvres antérieures, comme dans La Grèce sur les ruines de Missolonghi (1826, musée des Beaux-Arts de Bordeaux) ou dans ses carnets de croquis, véritables répertoires de formes dans lesquels l’artiste vient puiser. Le peintre trouve également son inspiration dans l’œuvre de ces prédécesseurs : Napoléon sur le champ de bataille d’Eylau (1807) d’Antoine-Jean Gros (1771-1835) et Le Radeau de la Méduse (1819) de Théodore Géricault (1791-1824), pour les cadavres au premier plan ou encore pour la composition pyramidale. Delacroix souhaite à l’origine représenter un épisode précis de la révolte : il semble que son intention première ait été de représenter la prise du pont de la Grève (actuel pont d’Arcole). Il choisit finalement de figurer la foule franchissant les barricades pour l’assaut final dans un élan épique et magistral, avec pour figure centrale l’allégorie de la Liberté. Le tableau ne relate donc pas un événement attesté de cette révolution parisienne, il est le symbole de cette révolte. comprendre l’œuvre

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