Images du Louvre - Dossiers documentaires

La Liberté guidant le peuple / Dossier documentaire 5 notions clés Allégorie : personnification d’une idée abstraite. Cette idée peut prendre la forme d’un personnage ou d’un être animé auquel on associe des attributs symboliques, c’est-à-dire des emblèmes, des signes distinctifs qui permettent de l’identifier. Repentir : modification, correction faite pendant l’exécution d’une œuvre et qui est souvent rendue visible lors d’un examen approfondi de l’œuvre (par exemple par la radiographie qui peut faire apparaître le dessin sous-jacent d’une peinture et en révéler les différences). Salon  : exposition périodique, annuelle ou bisannuelle, d’œuvres d’artistes vivants, qui a lieu pour la première fois dans la galerie du Palais-Royal en 1667. Le terme de Salon est utilisé à partir du 18 e siècle, lorsque l’exposition se tient dans le Salon carré du Louvre. À l’origine, le Salon est organisé par l’Académie royale de peinture et de sculpture, nouvellement créée par Mazarin (1602-1661) et dont seuls les membres sont autorisés à y participer. Au 18 e siècle, ce Salon officiel devient un événement important et le lieu privilégié de la critique d’art. Reflet des principes esthétiques de l’Académie, il provoque bientôt le mécontentement des artistes refusés. Le premier « Salon des Refusés » voit le jour en 1863 et le « Salon des Indépendants », sans jury et sans récompense, est créé en 1884. le travail du peintre révélé par la radiographie L’examen radiographique de « La Liberté guidant le peuple » au Laboratoire de recherche des musées de France renseigne sur l’élaboration du tableau et le métier du peintre : le support, les différentes couches picturales, les pigments, l’écriture picturale et les hésitations de Delacroix… Sur une toile assez grosse constituée de trois lais cousus horizontalement et préparée, Delacroix a d’abord esquissé au pinceau une ébauche avec une peinture maigre riche en térébenthine puis a «monté » progressivement le tableau en épaisseur et en couleur, superposant des couches de peintures dont la couleur évolue progressivement. Par exemple, la couleur du bonnet phrygien, telle que nous la percevons, est constituée de la superposition d’un rouge initial vif, d’un glacis beige rougeâtre, d’un glacis violacé, puis de deux couches orangées dont un glacis final. Delacroix utilise des pigments traditionnels comme le blanc de plomb ou la terre brune et aussi des pigments modernes pour l’époque, comme le bleu de cobalt. Les rayons X révèlent aussi les hésitations du peintre et les modifications qu’il a apportées à sa composition et nous éclairent ainsi sur ses intentions, comme le repentir du visage de la Victoire d’abord représentée de face et que Delacroix a modifié pour en faire un profil parfait.

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