Images du Louvre - Dossiers documentaires
La Marquise de Pompadour / Dossier documentaire 7 comprendre l’ œuvre Ce portrait présente l’une des rares femmes ayant joué un rôle de premier ordre dans la vie culturelle et politique du 18 e siècle, époque des Lumières. L’œuvre, commandée par la marquise de Pompadour (1721-1764), favorite du roi devenue sa conseillère et amie, veut à la fois faire oublier l’origine de sa naissance et également la positionner dans la vie politique. la marquise de pompadour Née Jeanne-Antoinette Poisson, la marquise appartient à la bourgeoisie liée aux milieux financiers. Dans sa jeunesse, elle est formée aux arts de la musique, du théâtre et de la danse pour lesquels elle montre des prédispositions. Mariée en 1741 à Charles-Guillaume Le Normant d’Étiolles, elle fréquente les salons cultivés et mondains de Paris. Elle y rencontre les esprits éclairés de son temps comme Denis Diderot, Voltaire, Marivaux… Remarquée par le roi Louis XV lors d’une chasse, elle devient officiellement sa favorite en 1745 après s’être séparée légalement de son mari et faite anoblir par le roi qui lui donne le titre de marquise de Pompadour. Tout au long de sa vie à la cour, elle offre sa protection aux plus grands artistes et penseurs. Elle fait l’acquisition de plusieurs demeures, tels le château de Crécy et l’hôtel d’Évreux – l’actuel palais de l’Élysée. Elle les fait aménager par les artistes de renom de l’époque. Elle offre notamment sa protection et son soutien attentif à la Manufacture de Sèvres qui réalise plusieurs garnitures et autres objets d’art pour ses habitations. Elle se forme également à la gravure sur pierre et sur cuivre, comme cela est évoqué dans le tableau. En 1751, la favorite devient amie et confidente du roi. À ce titre, elle s’intéresse de près aux affaires du gouvernement et entend se positionner comme sa conseillère. histoire de la commande La date exacte de la commande et les circonstances de la rencontre entre le modèle et l’artiste demeurent inconnues. Le projet remonte vraisemblablement à 1748 et la date de la commande à 1749. Les relations entre le pastelliste et la marquise sont difficiles, comme l’attestent les courriers de cette dernière adressés à son frère, le futur marquis de Marigny, directeur des Bâtiments. Les exigences de la marquise et l’orgueil de l’artiste expliquent la lente élaboration du tableau. Durant cette période, la commanditaire se tourne vers François Boucher (1703-1770), un de ses portraitistes, qui réalise deux portraits, dont Madame de Pompadour , la main sur le clavier du clavecin , conservé au musée du Louvre. La présence de l’instrument de musique, des livres de sa bibliothèque, du globe terrestre et des cartons à dessins posés à ses pieds tend à démontrer que la marquise avait donné à l’artiste le même programme qu’à Maurice-Quentin Delatour. Mais elle n’est pas satisfaite du résultat et renoue avec le pastelliste en chargeant son frère, le marquis de Marigny, d’intercéder pour faire avancer le projet. Elle pose pour l’artiste, qui exécute le visage à part. L’anecdote raconte qu’il accepta de se rendre chez la marquise à condition que personne ne vienne perturber son travail. À peine est-il attelé à son ouvrage que le roi entre soudainement dans la pièce, déclenchant la colère du pastelliste, qui refuse de continuer dans de telles conditions. La marquise cède à ses caprices et lui confie pendant de nombreux mois la robe qu’elle souhaitait voir figurer sur le tableau. La composition, achevée en 1755, satisfait le modèle : l’artiste a su rendre compte, avec une grande maîtrise, des intentions multiples du programme demandé.
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