Images du Louvre - Dossiers documentaires

La Marquise de Pompadour / Dossier documentaire 5 notions clés Académie royale de peinture et de sculpture : fondée en France en 1648, elle propose un enseignement artistique destiné à former les meilleurs artistes au service du roi. Ces derniers doivent présenter quelques- unes de leurs œuvres et, à la suite d’un vote secret, ils peuvent devenir membres agréés. Il leur faut ensuite présenter un morceau de réception pour devenir académiciens. Le prix de Rome marque la fin des études des jeunes artistes. Il permet à ses titulaires de se rendre à l’Académie de France à Rome pour y perfectionner leur formation. Tous les deux ans, les académiciens exposent leurs œuvres au Louvre. Cette exposition, qui a lieu dans le Salon carré, prend finalement le nom de Salon en 1704. L’Académie royale de peinture et de sculpture disparaît avec la Révolution française. Elle est remplacée en 1794 par l’Institut puis l’Académie des beaux-arts sous la Restauration. Garniture  : ensemble d’objets divers destinés à garnir une chose pour la compléter, la renforcer ou la protéger, l’orner ou l’embellir. Par exemple, une garniture de cheminée est composée d’objets décoratifs qui ornent le dessus d’une cheminée. Marouflé (adj.) : le marouflage consiste à coller un papier ou une toile sur un autre support plus rigide, de plus grand format. Ce support peut également être de la toile, un panneau de bois ou un mur. Dans le cas d’un pastel de grand format, plusieurs feuilles de papier faites à la main doivent être marouflées sur toile, en raison de leurs dimensions réduites. Le marouflage peut concerner une œuvre sur un support souple. La maroufle est une colle forte, épaisse, à base de rognures de peaux d’animaux (à l’exclusion de celle de porc), contenant de l’huile. Une couche épaisse de colle est appliquée à la fois sur le support et au dos de l’œuvre. Les deux surfaces sont pressées, pour parfaire l’adhérence. Pied (en) : représentation où le sujet est cadré de la tête aux pieds. Les objets reflètent les activités, les goûts et les opinions de la marquise. Tout d’abord la lecture. Les titres des volumes sont indiqués non sans ostentation sur le dos des reliures : « PASTOR FIDO», «HENRIADE », « ESPRIT DES LOIX TOM III », « ENCICLOPEDIE TOM IV». Soit respectivement : Il Pastor Fido (1590), une tragi- comédie de Gian Battista Guarini ; La Henriade (1723), un poème épique de Voltaire ; le tome III de l’œuvre de Montesquieu : De l’esprit des lois (1748) ; enfin, le tome IV (1754) de l ’Encyclopédie dirigée par Denis Diderot et Jean Le Rond d’Alembert (entre celle-ci et Montesquieu, un espace correspond à un ouvrage effacé). D’autres objets suggèrent discrètement ou évoquent précisément deux activités également pratiquées par la marquise : la musique et la gravure. Pour celle-ci, d’une part, quelques lettres : « PIERRES GRA... », placées sur le dos d’un gros livre, celui dont la singulière ouverture met en valeur le bleu du plat supérieur. Et, d’autre part – c’est le feuillet qui tombe de la table –, une gravure extraite de ce même ouvrage (il s’agit d’un Traité des pierres gravées ), image illustrant le travail d’un graveur et signée ainsi par Delatour : « Pompadour sculpsit ». Pour la musique, posées sur un second fauteuil, une partition et une guitare sont curieusement disposées. Mais on ne sait ce que lisait la musicienne car les portées de son cahier de musique ne sont couvertes que de taches et de graffitis. Enfin, aux pieds de la marquise et de la table, sur le carton à dessin, les armoiries des Pompadour nous rappellent l’anoblissement par le roi de sa favorite. Le grand pastel de Quentin Delatour la représente ainsi dans l’éclat de sa robe et parmi ses livres, prise sur le vif et posant pour la postérité. Surprise dans son intérieur, elle nous montre qu’elle est non seulement une femme élégante et à la mode, mais aussi qu’elle est une femme cultivée.

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