Images du Louvre - Dossiers documentaires

La Dentellière / Avec les élèves 15 une inaccessible dentellière Cartel de l’œuvre Conduire le questionnement à partir du cartel, de l’observation du format et de la composition du tableau. – Comparer les dimensions de la reproduction et le format de l’œuvre originale. Faire comprendre aux élèves que le format de la reproduction ne restitue pas celui de l’œuvre (indiquer que c’est la plus petite peinture de l’artiste). – Demander : où le spectateur doit-il se placer pour regarder attentivement l’œuvre ? Quel rapport cela instaure-t-il entre le personnage et le spectateur ? Le petit format et le cadrage serré invitent le spectateur à une vision rapprochée instaurant une relation d’intimité avec la dentellière. – De quels objets la dentellière est-elle entourée ? Où sont-ils placés sur la toile ? Devant elle, touchant presque le bord du cadre, le coussin à couture posé sur une table drapée d’un tapis, le livre, la table à ouvrages en bois sur laquelle elle travaille sont autant d’obstacles qui mettent la dentellière à distance du spectateur. Ce dispositif l’exclut de l’intimité de la jeune femme. une application partagée Détails de l’œuvre – Que regarde la dentellière ? En baissant les yeux sur le travail qui l’occupe, la dentellière dérobe son regard au spectateur tout en lui désignant son travail. – Que peut voir le spectateur de ce qu’elle regarde ? Ce vers quoi convergent à la fois le regard du spectateur et celui de la dentellière est en partie masqué : la main droite de cette dernière cache son ouvrage au spectateur. On n’en distingue que deux fils blancs tendus sur les fuseaux, qui apparaissent avec une particulière netteté. Pour mieux appréhender cette particularité, proposer aux élèves de faire l’expérience du flou et du net : leur demander de fixer un objet précis puis de contracter leurs pupilles pour diminuer la quantité de lumière qui y pénètre. Les contours de l’objet sur lequel ils focalisent sont vus avec précision tandis que ce qui l’entoure devient flou. Revenir à l’œuvre de Vermeer, et faire observer les différences de mise au point, parfois arbitraires, entre les plans du tableau : flou des motifs du tapis oriental et des fils rouges et blancs s’échappant du coussin au premier plan, netteté des fils blancs manipulés par la dentellière mais contours imprécis de ses mains sur le même plan. Par son art du flou et du net, Vermeer simule l’expérience visuelle que fait le spectateur en franchissant la barrière du premier plan pour concentrer son regard sur l’ouvrage de la dentellière. synthèse Par ses choix plastiques (format, cadrage, composition…), l’artiste contribue à créer un instant suspendu où le modèle et le spectateur partagent la même tension émotionnelle. Tandis que la dentellière focalise son attention sur son ouvrage, le spectateur la regarde avec la même acuité sans pouvoir pénétrer son univers. Pour qu’ils se réapproprient les différentes étapes de cette phase de découverte, demander éventuellement aux élèves de proposer un autre titre pour ce tableau en le centrant sur l’atmosphère de la scène et non sur l’activité du personnage. Leur faire écrire un texte court mettant en avant leur ressenti.

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