Images du Louvre - Dossiers documentaires

Le Scribe accroupi / Dossier documentaire 6 la fonction de scribe Ce scribe est probablement un haut dignitaire car, à cette époque, seuls les notables avaient la capacité de lire et d’écrire ainsi que de se faire faire des statues et une sépulture pour les y placer. Bien plus, à la IV e dynastie, ce type de représentation en scribe vient d’être créé et semble destiné aux princes, fils ou petit-fils de rois, tels les fils de Didoufri, qui occupaient à la IV e dynastie les postes clés du pouvoir. Qu’on ne s’y trompe pas : c’est probablement l’équivalent contemporain d’un ministre en exercice que le Scribe accroupi met sous nos yeux, et non un employé de bureau prêt à écrire sous la dictée, comme il est souvent noté par erreur. La fonction représentée est ici est celle du sommet de la hiérarchie administrative. La simplicité de la posture, assis à même le sol, et du costume ne doivent pas nous tromper ; la qualité extraordinaire de la sculpture traduit la place dominante du personnage au sein de la société d’alors, tandis que, de nos jours, un ministre montrerait ses hautes responsabilités par le décor de son bureau (« les ors de la République »). Ce type de représentation illustre donc l’importance dans la société égyptienne de l’écriture, outil fondamental du pouvoir administratif. Les scribes constituent un corps de métier important dans la société égyptienne et sont partout : dans les administrations de l’État, les temples, les domaines du roi, etc. Il existe une hiérarchie allant des scribes royaux à la multitude des simples « employés de bureau ». Ils sont chargés de la gestion des biens et du personnel : selon leur statut, ils peuvent calculer le produit des récoltes, inventorier le bétail, fixer le montant des impôts, gérer les salaires distribués en nature aux artisans, dénombrer les quantités de matériaux précieux, enregistrer les soldats enrôlés dans l’armée, gérer l’intendance des temples et des pyramides, etc. Hormis ces fonctions de gestionnaires et de comptables, d’autres scribes se consacrent à la science religieuse : ils copient et étudient les textes religieux – inscriptions figurant sur les murs des temples, papyri , textes du Livre des morts, etc. La formation du scribe commence dès l’âge de cinq ou six ans dans les écoles attachées aux temples ou aux administrations. Pour mener à bien ses missions, le scribe dispose d’un étui à pinceaux de roseau, d’une palette avec deux pastilles de couleur – du rouge pour notifier les éléments importants du texte et du noir – et d’un godet pour diluer les encres. L’ensemble, relié par un cordon, est porté sur l’épaule. Sur le papyrus, il écrit les hiéroglyphes de droite à gauche, en ligne ou en colonne. Au fur et à mesure de sa rédaction, il enroule sa feuille à droite et déroule une zone vierge à gauche.

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