Images du Louvre - Dossiers documentaires
La Dentellière / Dossier documentaire 6 dimensions et perception de l ’ œuvre Le format d’un tableau joue un rôle dans la perception que peut en avoir le spectateur. On regardera plus naturellement une peinture de grandes dimensions de loin, tandis que l’on se rapprochera d’une petite toile pour en apprécier tous les détails. Or, dans le cas de « La Dentellière », ce rapport entre l’œuvre et le spectateur devient complexe. Lorsqu’elle est vue de loin, la scène présente une grande unité. Mais, à mesure que l’on se rapproche, la vision se trouble : malgré la distinction de plusieurs plans, apparaissent des zones floues et nettes qui ne répondent pas à une logique de proximité ou d’éloignement. Par exemple, les fils des fuseaux sont traités avec une grande précision tandis que, sur le même plan, les mains apparaissent floues. Le cadre renforce ce rapport de distance entre l’œuvre et le spectateur, à la fois par ses dimensions (60 sur 65 centimètres), sa surface (environ sept fois plus grande que celle du tableau) et par les éléments qui le composent. Des baguettes noires, d’autant plus épaisses qu’elles sont proches de l’œuvre, délimitent trois surfaces : un double cadre et l’œuvre. La zone la plus près de la peinture est en relief – elle avance vers le spectateur – tandis que l’œuvre est légèrement en retrait par rapport à cette surface, ce qui trouble la vision. Tous ces éléments contribuent à donner une sensation de vertige.
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