Images du Louvre - Dossiers documentaires
La Joconde / Dossier documentaire 6 comprendre l’ œuvre un portrait La Joconde est un portrait. Mais qui se cache derrière ce mystérieux sourire ? C’est Lisa Gherardini del Giocondo. Son nom signifiant « heureux » en italien donne son surnom au tableau. À l’occasion d’une naissance et de l’acquisition d’une maison, son époux passe commande auprès de Léonard de Vinci. Mais ce dernier ne livre pas le portrait et l’emporte avec lui à la cour de François I er . Le peintre n’a de cesse de retravailler cette œuvre, fruit d’une lente maturation, jusqu’à sa mort. Ce portrait a beaucoup influencé les artistes et s’impose dès sa création comme un modèle. En effet, Léonard synthétise les codes de la représentation de la figure humaine et les recherches de l’époque : la pose de trois quarts, l’inscription de la figure dans un intérieur ouvert sur un paysage, le cadrage sous la taille et les mains superposées au premier plan sont des formules très souvent employées par les peintres flamands, en particulier Hans Memling (1435-1494). La représentation grandeur nature et le modèle qui fixe le spectateur sont préalablement expérimentés par des artistes italiens comme Botticelli (1445-1510) ou encore Ghirlandaio (1449-1494). Mais Vinci transcende ici ces codes et aboutit à un équilibre parfait. Il y ajoute sa propre touche (le sfumato), faisant vibrer les carnations de Monna Lisa et plus singulièrement son sourire, donnant littéralement vie à son modèle et instaurant une véritable proximité avec le spectateur. Il existe d’autres manières de composer un portrait : la personne peut être représentée de profil, comme dans le Portrait de Jean II le Bon (avant 1350), selon une formule issue de l’Antiquité classique et plus particulièrement des médailles impériales, ou encore en pied comme par exemple Charles I er , roi d’Angleterre par Van Dyck (vers 1635) ; elle peut figurer sur un fond neutre ou dans un intérieur évoquant la personnalité et le statut du modèle. Dans le cadre d’un portrait de groupe, plusieurs personnes peuvent être représentées comme dans La Famille Stamaty d’Ingres (1818). De même, si l’une des fonctions d’un portrait est de garder le souvenir d’une personne, son dessein varie d’une œuvre à l’autre. La Joconde est à l’origine destinée à un particulier pour son domicile privé. À l’inverse, il existe des portraits officiels destinés à asseoir l’autorité de leurs commanditaires dans des lieux publics ou des salles d’apparat. En outre, les représentations sur les monuments funéraires fixent l’image de leurs propriétaires pour l’éternité. Avant l’apparition et le développement de la photographie, seules les personnes des milieux aisés ont eu le privilège de commander leur portrait.
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