Images du Louvre - Dossiers documentaires

La Joconde / Dossier documentaire 5 l’exécution d’un tableau : le cas de la peinture à l’huile sur bois l ’ exécution d ’ un tableau passe par différentes étapes : 1 Le choix du support et sa préparation Léonard choisit ici un support en bois, matériau fréquemment employé depuis l’Antiquité (la toile ne se popularise qu’à partir du 17 e siècle). Bien qu’il soit peu maniable et sensible aux variations d’humidité, les artistes de la Renaissance l’apprécient pour sa solidité. Pour réduire le jeu du bois, ils recouvrent leur panneau de lames de bois dans le sens de la fibre, appelées lames de soutien, et y insèrent perpendiculairement des lames de maintien : cette opération se nomme le parquetage. Le peintre applique ensuite un enduit composé de plusieurs couches pour isoler le panneau de la pâte picturale. Léonard emploie ici un enduit de mastic, de térébenthine, de plomb blanc et de colle. Les deux ou trois autres couches préparatoires se composent d’alcool, d’arsenic et d’huile de lin. Cette préparation du support nécessite plusieurs semaines de travail en raison du nécessaire temps de séchage entre chaque couche. 2 La réalisation du tableau L’artiste réalise sur le support une première ébauche au charbon ou à la mine de plomb ou d’argent puis l’enrichit afin d’en définir les volumes et les contrastes : c’est une grisaille, souvent composée d’ocre jaune, de noir ou de terre verte diluée dans de l’eau ou une essence. Après un temps de séchage, l’artiste prépare ses pigments – d’origine végétale, animale ou minérale – en les broyant finement et en les mélangeant à un liant – ici de l’huile, appréciée pour ses propriétés fixatrices, sa résistance et son rendu. L’artiste pose d’abord les couleurs les plus foncées pour progressivement les éclaircir et obtenir la disparition de la touche. Les dernières couches sont très fortement diluées et rehaussent les teintes en faisant vibrer les couleurs : ce sont les glacis. Léonard mélange ici ses pigments à une huile très fine et très diluée. Il pose successivement ses glacis qui produisent chacun une nuance chromatique différente et permettent des dégradés subtils. 3 Les finitions Après plusieurs mois de séchage nécessaires au renforcement de la couche picturale, l’artiste pose un vernis pour protéger son tableau et le rendre brillant. Le vernis est souvent obtenu à cette époque à partir d’une gomme ou d’une résine mélangée à de l’huile, une essence ou un alcool.

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