Images du Louvre - Dossiers documentaires

La Joconde / Dossier documentaire 4 aborder l’ œuvre Difficile de porter un regard neuf sur une œuvre aussi connue, reproduite à l’envi, détournée… Attachons-nous à ce que l’on voit, la pose d’abord : une femme assise sur un siège, posé de profil avec accoudoirs et barreaux, presque imperceptibles dans l’ombre. Elle est représentée à mi-corps, cadrée jusqu’au-dessous de la taille, les bras pliés, les mains croisées. Elle tourne le buste vers notre droite dans un léger mouvement, et son visage presque de face nous regarde en esquissant un sourire. La tête se détache sur un paysage formé de deux parties superposées : en bas, un paysage avec des chemins et un pont dans une palette chaude d’ocre roux ; en haut, un paysage bleuté aux formes montagneuses déchiquetées. La femme semble très près de nous, les mains au tout premier plan . Derrière elle, un parapet et deux colonnettes, dont on ne voit que la base et le bord des fûts, délimitent la loge où elle se trouve. Cet espace articule les deux points de vue radicalement opposés de la figure vue frontalement et du paysage vu à vol d’oiseau. Pourtant, une harmonie s’instaure entre figure et paysage par un jeu d’analogies formelles : le chemin qui serpente et les plis de la manche du vêtement, la ligne d’horizon qui coïncide avec le regard… Mais le plus étonnant dans ce tableau, c’est l’aspect très naturel de la lumière, comme si le peintre avait réussi à peindre l’épaisseur de l’air. Comment s’opère cette magie ? Léonard ne recourt qu’à la lumière pour définir les volumes, créer les modelés, suggérer les distances. Les contours sont estompés, « sfumato » en italien. Le peintre annihile contrastes et limites, en mariant insensiblement, comme la nature le fait, le clair-obscur. Il réduit sa palette de couleurs aux éléments, la terre, la pierre, l’eau, l’air. Enfin, il recouvre la peinture d’une succession de glacis colorés qui vitrifient le tableau. notions clés Glacis : en peinture, mince couche de couleur transparente qu’on étend sur des couleurs déjà sèches pour en harmoniser les teintes et leur donner plus d’éclat. Iconographie : en art, étude des diverses représentations figurées d’un individu, d’une époque ou des symboles d’une religion. Plan : terme faisant référence aux différentes surfaces verticales parallèles qui s’échelonnent de manière à donner une illusion de profondeur. La partie la plus proche du spectateur est dite «premier plan», celle intermédiaire est dite «plan médian» tandis que la plus éloignée est dite « arrière-plan». Sfumato : ce mot vient de l’italien sfumo (fumée) et désigne en peinture un effet vaporeux qui brouille les contours. Le sfumato participe à l’illusion de profondeur en estompant les détails et les contrastes dans les lointains. Il reproduit ainsi la perception de l’œil face à l’espace réel. Ce procédé est mis au point à la Renaissance par Léonard de Vinci.

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