Images du Louvre - Dossiers documentaires
Pietà de Villeneuve-lès-Avignon – Groupement de textes – p. 7 Joseph d'Arimathie demande à Pilate le corps de Jésus 11.3 1 Comme le soir du vendredi arrivait, Joseph, un homme de bonne naissance et riche, un Juif pieux, alla trouver Nicodème que le discours qu'il avait tenu auparavant avait fait connaître, et il lui dit : « Je sais que tu as aimé Jésus quand il était en vie, et que tu écoutais ses paroles avec plaisir, et je t'ai vu te battre pour lui face aux Juifs. Donc si tu es d'accord, rendons-nous chez Pilate et demandons-lui le corps de Jésus pour l'enterrer, car c'est un grand péché qu'il gise sans sépulture. — Je crains, dit Nicodème, que Pilate ne se mette en colère et que je ne souffre quelque mal. Mais si tu vas seul le demander et que tu obtiennes le mort, alors moi je me mettrai en route avec toi et j'accomplirai avec toi tout ce qu'il convient de faire pour des funérailles. » Nicodème ayant ainsi parlé, Joseph tourna son regard vers le ciel et fit une prière afin de ne pas échouer dans sa requête. Il se rendit chez Pilate, et, après l'avoir salué, s'assit. Puis il lui dit : « Je t'en prie, mon Seigneur, ne te mets pas en colère contre moi si je demande quelque chose de déraisonnable à ta Grandeur.» Il lui dit: «Et que demandes-tu ? » Joseph dit : « Jésus, l'homme de bien que les Juifs, par jalousie, t'ont forcé à crucifier, c'est lui que je te demande de me remettre pour l'ensevelir.» Pilate dit: «Qu'est-il arrivé pour que cet homme, dénoncé par le témoignage des gens de sa race à cause de ses actes de magie et soupçonné de vouloir s'emparer du royaume de César, et de ce fait livré par nous à la mort, nous devions le rendre une fois mort afin qu'il soit honoré ? » Joseph devint très triste, pleura et tomba aux pieds de Pilate. « Toi, mon Seigneur, dit-il, ne te laisse pas gagner par quelque malveillance à l'égard d'un mort. Il faut en effet que tout mal commis par un homme disparaisse avec lui à sa mort. Moi, je sais, ta Grandeur, combien tu as fait d'effort pour éviter qu'on crucifie Jésus, et combien tu as pris sa défense face aux Juifs — tantôt en exhortant, tantôt en te mettant en colère —, et ensuite comment tu t'es lavé les mains et as rendu manifeste que tu n'avais aucune part en commun avec ceux qui voulaient le mettre à mort. Pour toutes ces raisons, je te prie de ne pas rejeter ma requête.» Pilate, lorsqu'il vit Joseph ainsi prosterné, qui suppliait et qui pleurait, le releva en disant: « Va, je t'accorde ce mort. Prends-le et fais tout ce que tu veux.»
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