Rapport d'activité 2019

Rapport d’activité - 2019 112 Interview de Madame Dominique de Font-Réaulx, conservateur général du patrimoine, directrice de la Médiation et de la Programmation culturelle Quels ont été les temps forts de cette année pour la direction de la Médiation et de la Programmation culturelle (DMPC) du musée du Louvre ? La DMPC a accompagné et mis en œuvre les grands projets de 2019, les expositions, bien sûr, mais également les rénovations d’espaces très prestigieux du musée, au premier rang desquels la salle des États et la galerie d’Apollon, deux grandes réussites qui ont mobilisé l’ensemble de la direction. L’enjeu qui nous anime est de créer les meilleures conditions de la rencontre entre les lieux, les collections et les publics. Pour ce faire, nous nous appuyons sur ce qui est la grande force de cette direction : la possibilité de lier conception, mise en œuvre et installation grâce à l’implication des nombreux métiers qui œuvrent ensemble au Louvre. Comment la programmation culturelle et la médiation participent-elles au succès de cette rencontre avec les publics ? En 2019 a débuté une aventure nouvelle avec le lancement des nocturnes gratuites le premier samedi du mois. Cette proposition a permis de faire venir ou revenir des publics au Louvre, et a fait apparaître des modes inédits d’appréhension et d’appropriation du musée. La DMPC, qui porte ces événements avec la direction des Relations extérieures (DRE) et la direction de l’Accueil du public et de la Surveillance (DAPS), a constaté la force d’une « communauté Louvre » qui s’est créée à cette occasion, mêlant familles, Franciliens, groupes de jeunes adultes, amateurs... et agents du musée. C’est une de nos grandes chances que de pouvoir ainsi lier le musée et ses collections à un public divers qui, quel que soit son point d’accroche – visite d’une exposition ou d’espaces permanents, lecture d’une bande dessinée ou d’un catalogue raisonné, participation à un atelier ou à une master class lors des Journées internationales du film d’art, présence à une conférence ou à un concert, visionnage d’un documentaire ou d’une websérie... –, appartient à cette communauté Louvre. Autour d’un événement, le panel des propositions déployées, sur plusieurs temporalités et usages, est remarquablement large. Ce fut par exemple le cas de l’exposition du printemps, «Royaumes oubliés. De l’empire hittite aux Araméens », qui a donné lieu aussi bien à un colloque de haute tenue scientifique qu’à un week-end autour d’Agatha Christie qui a séduit un très large public. D’autres expériences ont été tentées en 2019, notamment la réalité virtuelle «En tête-à‐tête avec la Joconde » pour l’exposition «Léonard de Vinci », dont le succès va nous entraîner vers d’autres projets pour les années à venir. Comment tout cela est-il mis en œuvre ? Si tout cela est possible, c’est parce qu’il y a, au sein de la DMPC, une foule de métiers très différents. Certains sont des métiers traditionnels du musée – dont les treize ateliers muséographiques, un conservatoire à valeur de trésor vivant au sein du Louvre –, qui permettent un suivi des collections dont aucun autre musée au monde ne peut s’enorgueillir, et l’organisation d’expositions aussi bien au Louvre qu’hors les murs, comme ce fut notamment le cas à la Villa Médicis à Rome avec «Une Antiquité moderne ». D’autres métiers sont plus récents, tels ceux du numérique ou de la médiation, de la coordination des expositions, qui cherchent à être au plus près des attentes et des usages de nos visiteurs, qu’il s’agisse de refondre les cartels et les panneaux de salles ou les contenus de l’audioguide. L’unité de la DMPC se fait, grâce à cette transversalité, dans la valorisation des collections pour les publics, souvent en coulisses, dans un monde en mouvement, où chaque visiteur est unique et a des attentes distinctes. C’est la grande fierté de notre direction et de ses équipes d’accompagner ainsi les projets du Louvre, auprès de ses publics, dans le respect de ses collections et de ses espaces.

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