Rapport d'activité 2018

147 Une présence renforcée en France et dans le monde Interview de Monsieur Christian Lacroix, couturier, designer et illustrateur, metteur en scène de l’exposition «L’Empire des Roses » Qu’est-ce qui vous a conduit à accepter de réaliser la scénographie de cette exposition à Lens ? C’est à l’initiative d’Hana Chidiac (avec qui j’avais travaillé au musée du Quai-Branly sur « L’Orient des femmes ») que j’ai rencontré Gwenaëlle Fellinger, conservatrice du patrimoine au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre, et que j’ai aussi retrouvé Marie Lavandier, directrice du musée du Louvre-Lens. Il y a les croisements stériles qui font long feu et puis il y a les affinités électives, les rencontres fertiles, propices à la bonne marche des choses malgré vents et marées, envers et contre tous, la fougue inspirée d’Hana, la passion de Gwenaëlle Fellinger pour un projet porté depuis toujours avec une connaissance et une possession captivante de son sujet, une vision. Et l’accueil aussi généreux que téméraire de Marie Lavandier qui nous a ouvert toutes les portes de Lens avec toutes ses équipes, Mathis Boucher en particulier, architecte. Pour vous, que représente le Louvre-Lens ? J’ai eu un coup de foudre pour le Louvre-Lens, son architecture, ses bonnes vibrations, la Galerie du temps et ses espaces si inspirants. L’ambiance générale a contribué à l’enthousiasme qui pour moi a accompagné cette exposition sur un thème qui ne pouvait que me séduire, l’opulence d’une période moins connue que d’autres, sinon négligée, alors que c’est une époque charnière d’échanges esthétiques, culturels et techniques, Orient/ Occident. Et je suis toujours très attiré par ces tournants de l’histoire de l’art, sans parler des métissages et patchworks luxuriants qui caractérisent ces décennies en tous domaines. Il m’a semblé pertinent aussi d’aborder ce sujet, ces territoires, cette culture, à Lens aujourd’hui. «L’Empire des Roses » et «Amour », avec respectivement plus de 74000 et 87252 visi- teurs, permettent au musée d’égaler les hauts niveaux de fréquentation enregistrés pour «Mésopotamie» ou «Désastres de la guerre». De sujet et de nature très différents, elles incarnent les orientations du futur projet scientifique et culturel du Louvre-Lens : approche transversale, mise en valeur de la diversité des collections du Louvre, décou- verte des arts et des civilisations, propos scien- tifique de qualité à vocation pédagogique. Avec «Heures italiennes » au Pavillon de verre, le Louvre-Lens a poursuivi sa colla- boration avec les autres musées du territoire au sein de la nouvelle grande région des Hauts-de-France. 2018 a également été marquée par l’accueil au Louvre-Lens de Françoise Pétrovitch. Tout d’abord avec l’installation d’une de ses sculptures, la première œuvre d’art pérenne à prendre place dans le parc du musée, mais aussi avec un accrochage temporaire dans le Pavillon de verre, le premier que le musée consacre à une artiste contemporaine.

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