Rapport d'activité 2018

129 Un musée qui va au-devant de tous les publics Focus : Les Mardis de la Petite Galerie Depuis l’automne 2016, l’exposition de la Petite Galerie peut être visitée les mardis par des groupes scolaires, du champ social et du handicap, reçus ainsi dans des conditions privilégiées. Durant l’année 2018, 108 groupes (champ social, handicap, scolaire, périscolaire) ont été reçus pour un total de 2230 visiteurs (contre 2157 personnes en 2017). C’est la qualité de l’accueil qui est privilégiée dans ce cadre : plus de 446 personnes handicapées et leurs accompagnants ont pu par exemple venir visiter la Petite Galerie 3, ce qui ne peut se faire qu’en petit groupe. En novembre 2017, un dispositif inédit a été mis en place avec la réserve citoyenne du rectorat de Paris : quatre volontaires ont présenté en amont le musée et l’exposition dans les classes, accompagné les visites de classe au Louvre et engagé les établissements scolaires à poursuivre cette initiation à l’art. Interview de Nicolas de Crécy, auteur de bandes dessinées Quels rapports entretenez- vous avec l’archéologie dans votre travail, et plus précisément dans Période glaciaire , la bande dessinée à succès que vous avez consacrée au Louvre ? Pour cet ouvrage, l’archéologie était surtout un biais narratif par lequel je souhaitais exprimer mon rapport à l’art, et surtout le rapport aux jugements portés sur l’art suivant les époques auxquelles ces jugements étaient émis. Montrer ainsi que les valeurs peuvent changer suivant le point de vue et la temporalité. «L’Archéologie en bulles », l’exposition Petite Galerie du Louvre cette année, présente des planches originales de Période glaciaire . Pensez-vous que les musées soient le bon endroit où exposer de la bande dessinée ? Bien sûr. Même si la finalité de la bande dessinée est plutôt dans la lecture, sous forme éditoriale, je trouve passionnant de voir les œuvres originales : ça permet d’approcher la technique et de comprendre les qualités graphiques de la bande dessinée, ainsi que les liens directs qu’elle entretient avec l’art et son histoire. Pensez-vous que ce type d’exposition peut changer le regard des visiteurs sur les musées ? Sur la bande dessinée ? Sur les musées sans doute, ce genre d’exposition offrant un angle original pour les amateurs de bandes dessinées ; sur la bande dessinée certainement, au vu de la diversité d’un public comme celui du Louvre, qui est mondial. Cela va peut-être amener des gens qui ne connaissent pas la bande dessinée à s’y intéresser. Depuis votre collaboration avec le Louvre, votre vision des musées des beaux-arts a-t-elle changé ? Oui, dans le sens où il n’était pas envisageable, il y a encore vingt ans, d’imaginer qu’une institution aussi prestigieuse que le Louvre aborde et présente des œuvres de bande dessinée. Tout cela n’aurait probablement pas été possible sans l’engagement et l’exigence du musée dans la création de collections de bandes dessinées comme autant de cartes blanches aux auteurs, portées depuis plus de dix ans par Fabrice Douar, qui est également co-commissaire de l’exposition.

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