Dossier pédagogique Léonard de Vinci

16 « L a J oconde est un homme  ! » On ne compte plus le nombre d’hypothèses émises concernant l’identité de la Joconde : la mère de Léonard, Isabelle d’Este, un autoportrait de Léonard, l’un de ses élèves. L’aspect physique de la Joconde surprend et dérange parfois certains visiteurs, qui jugent ses traits physiques plutôt masculins. Il est vrai que sa beauté ne correspond plus tout à fait à nos canons d’aujourd’hui ! Léonard a préféré peindre le modèle au naturel. Mais il s’agit bel et bien d’une femme, et nous connaissons son nom. L’hypothèse la plus probable, qui fait pratiquement l’unanimité des spécialistes, vient de deux sources concordantes, un commentaire écrit en 1503 par Agostino Vespucci et l’ouvrage Vies des artistes de Giorgio Vasari, paru en 1550. D’après ces deux textes, le modèle de la Joconde était Lisa del Giocondo, l’épouse d’un riche marchand de soie qui aurait demandé à Léonard de Vinci de faire son portrait. C’est son nom, del Giocondo, féminisé en Gioconda puis francisé en Joconde , qui a donné son nom au tableau. On l’appelle aussi Monna Lisa. Monna étant l’abréviation du mot italien «Madonna » qui veut dire «Madame ». Le portrait aurait peut-être été commandé par son mari, Francesco del Giocondo, pour célébrer la naissance de leur troisième enfant et l’achat d’une nouvelle maison dans le centre de Florence. « L a J oconde nous suit des yeux » Devant le tableau, au musée du Louvre, de nombreux visiteurs font des allers- retours pour vérifier si les yeux de la Joconde les suivent lorsqu’ils se déplacent. Effectivement, c’est l’impression que nous donne le tableau, même s’il n’est pas le seul à produire cet effet. Léonard de Vinci choisit de représenter le modèle grandeur nature, de trois quarts, le buste légèrement en torsion, la tête tournée vers la gauche tandis que le regard se dirige vers le côté opposé. Cette posture dynamique contribue à l’impression qu’a le spectateur d’être suivi du regard. Cette impression est renforcée par le réalisme que Léonard a réussi à donner à son œuvre. Il voulait que sa Joconde ait l’air la plus réelle, la plus vivante possible. Pour cela, il a porté à sa perfection, particulièrement autour des yeux et des lèvres, sa technique du sfumato (technique picturale qui estompe les contours). C’est une technique de peinture très minutieuse, qui consiste à superposer des glacis, c’est-à-dire des couches très fines d’une peinture diluée, presque transparente. Le résultat ? On ne voit aucun coup de pinceau ni de trait dessiné, les formes sont douces, subtiles, presque enveloppées d’une légère fumée, et le modelé du visage est extrêmement réel. Cela donne l’impression d’un regard vibrant et mobile.

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