Musée du Louvre
Hall Napoléon
du 6 mars au 29 juin 2009

Table d’offrandes du chancelier Horiraâ

© 2003 Musée du Louvre / Georges Poncet

26e dynastie, entre 610 et 570 av. J.-C.
Pierre noire
H. : 12 cm ; L. : 82 cm ; Pr. 41 cm

Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes
(D65)

Les tables d’offrandes posées à même le sol devant la fausse porte de la tombe, devant une statue, ou dehors, auprès de l’entrée, servaient, en vrai ou magiquement, aux rites d’offrandes au mort. La natte qui supporte du pain central, est le hiéroglyphe hetep qui signifie « être satisfait ». Sont répartis autour, de façon symétrique, l’aiguière à libation hes, le pain rond, une volaille et un cuissot de bœuf et le bassin de réserve d’eau. La formule d’offrande qui s’inscrit en commençant sous le hetep pour finir auprès de la gouttière d’où l’eau s’écoulait sur le sol du tombeau, met Horiraâ sous la protection d’Osiris et de Sokar, le dieu de la grande nécropole de Memphis, aujourd’hui Saqqarah, où se trouvait la tombe, ainsi que de Ptah et de « l’Ennéade qui est dans le Mur Blanc ». « Le Mur Blanc » est un très ancien nom de Memphis, étendu à cette époque à toute la région, Héliopolis incluse, la cité de l’Ennéade.
Horiraâ était chancelier du roi de Basse Égypte et chef de la Cour, c’est dire l’importance de son rang au sein de la cour memphite sous la dynastie « saïte », époque où l’art fut empreint de classicisme volontairement archaïsant. Ainsi, sa table d’offrande prend comme modèles celles du Moyen Empire, treize siècles auparavant. Raffinement supplémentaire, des rations de mets divers sont gravés sur le pourtour, à la façon des pancartes sur les mastabas de l’Ancien Empire, dont le modèle se trouve en abondance dans la nécropole de Saqqara.

Télécharger en PDF