Syrie, Damas, XVIè-XVIIe siècle (?)
Pâte siliceuse, décor peint sur engobe sous glaçure transparente
36,5 cm x 1, 15 m
Musée du Louvre, dépôt du Musée des Arts décoratifs, don Jules Maciet, 1896
Ucad 8377

L’inscription en persan qui orne ce panneau est le dernier beyt d’un ghazal du célèbre poète Hafez, originaire de la ville de Shiraz : « Le chant de Ton assemblée fait danser le ciel, maintenant que le poème de Hâfez aux paroles savoureuses est ta chanson ». Pourtant, ce panneau ne provient pas d’Iran, mais vraisemblablement de Syrie. On y reconnaît, dans la frise fleuronnée qui encadre l’inscription, le vert de chrome vif si caractéristique de la production damascène de l’époque ottomane, associé au bleu de cobalt et au turquoise. L’épaisseur et la surface bombée des carreaux comme la mise en place de la composition, qui n’est pas reportée sur une trame tout à fait régulière de carreaux (la première assise de carreaux et la dernière colonne de gauche sont plus étroites), s’observent souvent sur les panneaux de revêtement syriens.
Un panneau du Musée des Beaux-Arts de Lyon (inv. 1969-317) montre une composition et une trame identique à celui-ci ; on peut y lire un autre beyt du même ghazal. Ces deux panneaux ont sans doute été conçus pour un même ensemble, peut-être une maison particulière?
A l’instar des nombreuses versions du Divan de Hafez conservées dans les bibliothèques de Turquie, la présence de ces quelques vers est un autre témoignage de la célébrité de ce poète persan, dont les ghazals furent admirés et imités par de nombreux poètes ottomans.