Dossier pédagogique Léonard de Vinci

5 Que révèlent ses premières œuvres ? V. D. : le premier dessin daté que nous connaissons, un paysage exécuté en 1473, révèle déjà la fascination de Léonard pour le paysage et pour les mouvements de la nature. Il ne dessine pas une nature fixe, mais tente déjà de capter les mouvements des feuilles dans les arbres ou ceux de l’eau d’une cascade. Quant à ses tableaux de jeunesse, l’ Annonciation, la Madone à l’œillet et le Portrait de Ginevra de’ Benci, ce sont des œuvres très achevées, caractérisées par une perfection de la forme, un travail d’orfèvre inspiré par les maîtres flamands. La Madone Benois de Saint-Pétersbourg ouvre un nouveau chapitre de son art, par le mouvement et l’expression donnée aux figures, dont le sourire épanoui de la Vierge, le premier d’une longue série. Vous avez mené en parallèle des études poussées sur les sources de Léonard au 16 e siècle et sur ses dessins et peintures. Comment ces deux approches se sont-elles rejointes ? L. F. : ces deux approches ont fini par coïncider parfaitement un jour où nous discutions des Vies des artistes de Vasari. Ce texte offre la première interprétation contemporaine systématique, par l’un de ses acteurs, d’un mouvement culturel de l’ampleur de la Renaissance italienne. La construction de l’ouvrage et la place centrale qu’il accorde à Léonard permettent de saisir le développement de son art à la lumière de concepts qui sont ceux de son époque, d’une manière différente de la représentation classique qui en est faite, dans toutes les monographies et expositions, articulée à des périodes historiques qui correspondraient à ses déplacements à Florence, à Milan, à Rome, etc. Léonard de Vinci, Vierge à l’Enfant, dite Vierge aux fruits, vers 1478-1480, plume et encre brune, lavis brun sur traits au stylet et à la pointe de métal (plomb ?), coll. musée du Louvre.

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