Previous Page  139 / 172 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 139 / 172 Next Page
Page Background

Archéologie et histoire des arts de l’Islam

- 137

d’Art islamique du Caire. Elles peuvent

aussi se développer autour de projets de

restauration d’œuvres spécifiques, comme les

minbars médiévaux du Maroc. Des projets

sont en cours de réflexion sur la Syrie et sur

l’Iraq en lien avec la situation de danger de

ce patrimoine.

études des collections

des études d’histoire

de l’art sur les

grands domaines

de la collection

Ces programmes visent à étudier des corpus

d’œuvres de la collection selon deux direc-

tions principales. L’une consiste à étudier des

techniques spécifiques qui permettent de

mieux comprendre la nature des matériaux,

les contextes de fabrication, les modalités de

transferts de technologie d’une région à l’autre,

les datations et plus généralement l’histoire de

cette technique et des objets en lien avec elle

dans le monde islamique. Cela permet notam-

ment de mieux comprendre la circulation des

savoir-faire et des objets du monde iranien au

monde arabe, ou du monde iranien au monde

turc ou à l’intérieur même de ces différentes

aires culturelles. Plusieurs programmes actuels

se situent dans cette perspective, en général en

lien avec des corpus importants de la collection:

la céramique lustrée

(D. Miroudot),

Islamétal

(A. Collinet),

mosaïques omeyyades de la

Grande Mosquée de Damas

(E. Blondeau).

Une autre direction consiste à étudier des

corpus d’œuvres dans une vision davantage

historique et artistique. Ces études font appel

à l’étude des contextes culturels (sources litté-

raires et iconographiques), afin de comprendre

l’évolution chronologique des formes, les

productions d’artistes, et la compréhension

même des œuvres, notamment calligraphiées,

dont les inscriptions ne sont pas lues. Ce type

de recherche peut paraître dépassé, parce qu’en

art occidental, elles se développent depuis deux

siècles. Dans le domaine des arts de l’Islam,

nous sommes à l’aube de cette écriture précise

de l’histoire de l’art islamique. Les programmes

en cours au département dans ce domaine sont:

les objets inscrits

(C. Juvin),

l’Iran Qajar

(G.

Fellinger),

les artistes («maîtres et élèves »)

des peintures iraniennes et mogholes de la

collection

(C. Maury). Enfin, mordant sur

les deux domaines de recherche (analyse des

matériaux et étude du contexte culturel), le

département développe un programme sur

le

décor architectural en terres cuites

, avec l’enjeu

de recontextualiser l’importante collection de

carreaux de l’Iran médiéval en lien avec des

monuments d’origine des artistes qui les ont

produits (D. Miroudot). On imagine aussi

développer un tel programme sur la collection

de

carreaux ottomans

(C. Maury).

une recherche

archéologique en lien

avec les collections

Celle-ci est d’abord liée aux missions archéolo-

giques dirigées par le département. L’actuelle

mission dans l’

oasis de Boukhara

, dirigée par

R. Rante, doit faire l’enjeu d’une grande expo-

sition en 2019. La réouverture d’une

mission

archéologique en Iran

est en projet pour

l’année 2016. Le département encourage ainsi

le développement de l’archéologie islamique

encore minoritaire dans beaucoup de pays

d’Orient par rapport aux périodes anciennes

qui héritent d’une tradition de plusieurs siècles.

Ces programmes nous permettent notam-

ment de mieux comprendre les contextes de

développement de l’Islam dans ses débuts, et

les modalités de transformation de ces faciès

culturels dans les siècles suivants, en fonction

des migrations et invasions diverses (invasion

mongole, par exemple, rôle de la Chine et de