Archéologie et histoire des arts de l’Islam
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d’Art islamique du Caire. Elles peuvent
aussi se développer autour de projets de
restauration d’œuvres spécifiques, comme les
minbars médiévaux du Maroc. Des projets
sont en cours de réflexion sur la Syrie et sur
l’Iraq en lien avec la situation de danger de
ce patrimoine.
études des collections
des études d’histoire
de l’art sur les
grands domaines
de la collection
Ces programmes visent à étudier des corpus
d’œuvres de la collection selon deux direc-
tions principales. L’une consiste à étudier des
techniques spécifiques qui permettent de
mieux comprendre la nature des matériaux,
les contextes de fabrication, les modalités de
transferts de technologie d’une région à l’autre,
les datations et plus généralement l’histoire de
cette technique et des objets en lien avec elle
dans le monde islamique. Cela permet notam-
ment de mieux comprendre la circulation des
savoir-faire et des objets du monde iranien au
monde arabe, ou du monde iranien au monde
turc ou à l’intérieur même de ces différentes
aires culturelles. Plusieurs programmes actuels
se situent dans cette perspective, en général en
lien avec des corpus importants de la collection:
la céramique lustrée
(D. Miroudot),
Islamétal
(A. Collinet),
mosaïques omeyyades de la
Grande Mosquée de Damas
(E. Blondeau).
Une autre direction consiste à étudier des
corpus d’œuvres dans une vision davantage
historique et artistique. Ces études font appel
à l’étude des contextes culturels (sources litté-
raires et iconographiques), afin de comprendre
l’évolution chronologique des formes, les
productions d’artistes, et la compréhension
même des œuvres, notamment calligraphiées,
dont les inscriptions ne sont pas lues. Ce type
de recherche peut paraître dépassé, parce qu’en
art occidental, elles se développent depuis deux
siècles. Dans le domaine des arts de l’Islam,
nous sommes à l’aube de cette écriture précise
de l’histoire de l’art islamique. Les programmes
en cours au département dans ce domaine sont:
les objets inscrits
(C. Juvin),
l’Iran Qajar
(G.
Fellinger),
les artistes («maîtres et élèves »)
des peintures iraniennes et mogholes de la
collection
(C. Maury). Enfin, mordant sur
les deux domaines de recherche (analyse des
matériaux et étude du contexte culturel), le
département développe un programme sur
le
décor architectural en terres cuites
, avec l’enjeu
de recontextualiser l’importante collection de
carreaux de l’Iran médiéval en lien avec des
monuments d’origine des artistes qui les ont
produits (D. Miroudot). On imagine aussi
développer un tel programme sur la collection
de
carreaux ottomans
(C. Maury).
une recherche
archéologique en lien
avec les collections
Celle-ci est d’abord liée aux missions archéolo-
giques dirigées par le département. L’actuelle
mission dans l’
oasis de Boukhara
, dirigée par
R. Rante, doit faire l’enjeu d’une grande expo-
sition en 2019. La réouverture d’une
mission
archéologique en Iran
est en projet pour
l’année 2016. Le département encourage ainsi
le développement de l’archéologie islamique
encore minoritaire dans beaucoup de pays
d’Orient par rapport aux périodes anciennes
qui héritent d’une tradition de plusieurs siècles.
Ces programmes nous permettent notam-
ment de mieux comprendre les contextes de
développement de l’Islam dans ses débuts, et
les modalités de transformation de ces faciès
culturels dans les siècles suivants, en fonction
des migrations et invasions diverses (invasion
mongole, par exemple, rôle de la Chine et de