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Plan de la recherche

2016-2020

La situation particulière du département des

Arts graphiques (DAG) répond à l’un des

caractères des œuvres dont il assure la conser-

vation matérielle : la fragilité des techniques

et la sensibilité des papiers à la lumière n’en

permettent pas l’exposition permanente. Le

département se trouve ainsi organisé à la

manière d’une bibliothèque. Les œuvres y

demeurent rangées dans des réserves et n’en

sortent que pour consultation dans la salle de

lecture ou pour des expositions dont la durée,

limitée à trois mois dans des conditions de

présentation très précises – éclairement de

cinquante lux à la surface de l’objet, tempé-

rature de vingt degrés, humidité relative de

cinquante pour cent –, doit être suivie d’une

période de repos de trois ans.

Le DAG regroupe trois institutions diffé-

rentes. Le cabinet des Dessins est issu de l’an-

cienne collection des rois de France. Il trouve

son origine dans l’achat par Louis XIV, en

1671, de cinq mille cinq cent quarante-deux

dessins appartenant au plus illustre amateur

de l’époque, Everhard Jabach, auxquels

vinrent s’ajouter, dès la fin du siècle, les

fonds d’atelier des Premiers peintres Charles

Le Brun et Pierre Mignard. En dehors de

quelques acquisitions d’importance à la vente

Mariette, en 1775, l’ensemble fut plus que

doublé par des grandes saisies et conquêtes

révolutionnaires – comte d’Orsay, Saint-

Morys, ducs de Modène – avant d’entrer,

sous le Directoire, dans la logique d’accrois-

sement du musée moderne. Afin de ne pas

rompre l’unité de l’ensemble et d’en faciliter

la consultation, le fonds et les acquisitions du

musée d’Orsay dans le domaine du dessin –

à l’exception des pastels, de l’architecture et

des arts décoratifs – ont été maintenus au

musée du Louvre. Le cabinet des Dessins

renferme ainsi aujourd’hui, si l’on compte

les versos dessinés, plus de cent cinquante

mille œuvres.

La chalcographie, fondée en 1797, réunit les

cuivres provenant, entre autres origines, du

cabinet des Planches gravées du roi, institué

par Colbert, et de l’ancienne Académie de

peinture et sculpture.

Au cabinet des Dessins et à la chalcographie

est venue s’ajouter, depuis 1935, la collection

Edmond de Rothschild, principalement

composée d’estampes, et dont le statut de

donation impose une conservation séparée.

L’impossibilité d’exposer en permanence les

dessins et les gravures explique l’importance

que revêt l’organisation de présentations

temporaires dans l’activité du département

des Arts graphiques. Un certain nombre

de salles du musée sont ainsi affectées à des

accrochages périodiques particuliers : cartons

italiens, dessins français, pastels, miniatures,

nouvelles acquisitions, dossiers et actualité de

la recherche. Quant aux expositions propre-

ment dites, elles sont l’occasion de montrer

les collections selon des perspectives dont la

nécessaire diversité répond à la très grande

richesse matérielle, historique et iconogra-

phique du fonds.

la constitution de la collection