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Plan de la recherche
2016-2020
Riche de plus de 22 000 œuvres, dont plus de
8 500 exposées, le département des Objets d’art
(DOA) se caractérise par l’extrême diversité
de ses collections : elles couvrent un champ
chronologique qui s’étend du haut Moyen Âge
au Second Empire, et un espace géographique
qui coïncide jusqu’auXV
e
siècle avec l’Occident
chrétien et l’Orient byzantin puis se restreint
à l’Europe pour la Renaissance et le XVII
e
siècle, et surtout à la France pour les XVIII
e
et
XIX
e
siècles. La physionomie très particulière
du département tient à la manière dont se
sont formées ses collections. Neuf conserva-
teurs avec, à leurs côtés, onze documentalistes
assurent la gestion et l’étude de ces collections.
Le noyau initial des collections du départe-
ment, séparé en 1893 du département des
Sculptures et des Objets d’art du Moyen Âge,
de la Renaissance et des Temps modernes,
lui-même créé en 1849, s’est constitué sous
la Révolution autour des vestiges des deux
prestigieux trésors de Saint-Denis et de la
Sainte-Chapelle versés au Muséum central
des arts dès sa création, en même temps que la
majeure partie des collections de gemmes et de
bronzes de la Couronne jusqu’alors abrités au
Garde-Meuble, rejointes par le trésor de l’ordre
du Saint-Esprit à sa dissolution en 1830. Ce
premier ensemble, emblématique, est complété
durant la première moitié du XIX
e
siècle et
le Second Empire par l’entrée au Louvre de
collections entières d’objets d’art duMoyenÂge
et de la Renaissance au sens large (Révoil, 1828 ;
Sauvageot, 1856) ou qui en comportent un
très grand nombre (Durand, 1825 ; Campana,
1862), quelques acquisitions isolées dans ces
mêmes domaines, et la création du musée des
Souverains en 1852.
En 1870, le premier versement du Garde-
Meuble au Louvre des meubles et objets des
palais des Tuileries et de Saint-Cloud, peu
après ruinés par les flammes, inaugure un réel
intérêt pour les meubles, bronzes d’ameuble-
ment, tapisseries et tapis des XVII
e
et XVIII
e
siècles, qui élargit notablement le champ chro-
nologique et technique des collections d’objets
d’art royaux et d’art décoratif. Il est complété
de manière éblouissante, en 1901, par le dépôt
des meubles et objets d’art du Garde-Meuble
qui avaient été présentés à l’Exposition rétros-
pective de l’art français, ainsi que par plusieurs
versements des ministères et une série impres-
sionnante de legs ou donations de collections
entières: Lenoir (1874), Thiers (1880), Camondo
(1911), Schlichting (1914), Garnier (1916), Heine
(1929), Olivier (1935), ou encore de la baronne
Salomon de Rothschild (1922). De leur côté,
les donations Davillier (1883), Adolphe de
Rothschild (1901) et Arconati Visconti (1916)
continuent d’accroître les collections duMoyen
Âge et de la Renaissance. En 1887, quelques
joyaux épargnés de la vente des Diamants de
la Couronne rejoignent ces collections ainsi que
les meubles, vases et gemmes de la Couronne
exposés dans la galerie d’Apollon.
Après la Seconde Guerre mondiale, les collec-
tions du département se sont enrichies de
nombreux dons : David-Weill (1946), Niarchos
(1955), Grog-Carven (1973)... auxquels s’ajoutent
tous ceux consentis depuis sa création par la
Société des Amis du Louvre et de nombreuses
acquisitions, grandement soutenues par les
dispositifs fiscaux des «dations» et des «trésors
nationaux». Elles se sont aussi élargies à deux
domaines jusqu’alors presque ignorés : l’or-
fèvrerie de table royale du XVIII
e
siècle et les
vases d’ornement en porcelaine. Enfin, avec le
Grand Louvre et l’attribution au département
des appartements Napoléon III, ce dernier s’est
efforcé de combler la lacune de ses collections
pour les arts décoratifs de la première moitié
du XIX
e
siècle.
la constitution de la collection