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L’action internationale du Louvre s’est fortement

intensifiée et diversifiée depuis les années 2000. Elle

prend la forme de fouilles notamment pour les

départements dits «antiques» et de prêts d’œuvres

et expositions à l’étranger pour l’ensemble des

départements du Louvre.

P

rêts d

œuvres

et

expositions

Le Louvre doit faire face au développement sans

précédent des projets «hors lesmurs».Ces coopérations

aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale le

contraignent désormais à une gestion raisonnée de

ces prêts et à être plus sélectif dans les examens des

demandes de prêt.

Le Louvre, comme tous les musées nationaux, ne

pratique pas de location d’œuvres associant une

valeur à un prêt. Il convient cependant d’opérer une

distinction entre la location d’œuvres (système des

loan fees)

et les coopérations globales (expositions

«clefs en main») impliquant la circulation des

collections nationales et pouvant donner lieu à une

contrepartie financière qui rémunère la «valeur

ajoutée» scientifique et l’ingénierie culturelle associée.

Les opérations de valorisation des collections qui

relèvent de cette seconde démarche sont autorisées et

même encouragées par le ministère dès lors qu’elles

présentent toutes les garanties nécessaires. C’est ainsi

que les expositions du Louvre à l’étranger sont parfois

mécénées (principalement enAsie et enAmérique), ce

qui permet de mettre en valeur le travail scientifique

les accompagnant et d’équilibrer le financement

d’autres projets ne bénéficiant pas de ce type de

soutien. Pour autant, le musée du Louvre ne cherche

pas à développer le nombre d’expositions susceptibles

de générer des ressources propres.

F

ouilles

Le Louvre doit réaffirmer son attachement à cette

forme essentielle de collaboration scientifique qui

touche à l’histoire même des départements antiques du

Louvre comme du département des Arts de l’Islam et

s’incarne dans leurs collections, dans une triple logique:

elles permettent unancrage sur le terrain très utile pour

nouer des collaborations de long terme (ex.: les fouilles

historiques en Égypte donnent lieu à des échanges

réguliers avec les autorités égyptiennes et avec l’IFAO)

;

elles sont un moyen de compléter les

connaissances sur les collections existantes au

Louvre (ex. : fouilles à Gabies ou à Baouit)

 ;

elles sont un moyen de mieux connaître ou de

faire connaître des civilisations ou des périodes qui

relèvent du périmètre des collections du Louvre mais

qui en sont absentes ou mal représentées (ex.: fouilles

d’el Muweïs au Soudan, fouilles de Paykend en

Ouzbékistan, fouilles d’Apollonia enBulgarie, fouilles

d’Orgamè en Roumanie): ce travail scientifique devra

être valorisé et diffuséparune exposition, des colloques

et des publications (ex.: exposition «Méroé» pour les

fouilles

au

Soudan ou prochaine exposition «À la

croisée des civilisations d’Asie centrale, d’Alexandre

le Grand à Tamerlan» présentant les résultats des

fouilles de Paykend en Ouzbékistan).

Il faut relever que les fouilles sont l’occasion de

travailler en réseau (avec le ministère des Affaires

étrangères, le CNRS, l’EFA, l’IFAO, l’IFPO). Il est

d’ailleurs utile de rappeler que le Louvre siège à la

commission des fouilles du ministère des Affaires

étrangères.

E

xpertises

Les domaines dans lesquels le Louvre est sollicité

s’élargissent. Il doit faire face à une demande

croissante d’expertises, dans des domaines de plus

en plus variés. Ils touchent non plus seulement aux

sujets scientifiques mais à l’ensemble des métiers

des musées (conservation, restauration, inventaires,

réserves, recherche scientifique, muséographie,

conception et organisation d’expositions, accueil

des publics, médiation culturelle, management

des établissements patrimoniaux, stratégie de

développement, gestion des grands projets

muséographiques, surveillance, gestion, mécénat,

fonds de dotation, communication, etc.).

On constate dès lors de nombreuses et fortes

sollicitations, protéiformes et souvent floues, qui

excèdent largement les capacités de l’établissement.

Afin de répondre au mieux à ces demandes qui

s’inscrivent dans la politique de coopération

internationale du musée, un service spécifique,

«Louvre Conseil», a été créé en 2014, à la faveur de

la réorganisation menée au sein de l’établissement.

Ce service permettra en effet, après expertise des

demandes les plus diverses, de définir la réponse la

plus appropriée: il pourra s’agir soit de répondre

directement, au seinduLouvre, enplein accord avec le

ministère et des partenaires comme l’École du Louvre

ou l’Institut national du patrimoine, soit de rediriger

les sollicitations vers les opérateurs ou services

naturellement compétents. Il s’agira de répondre par

l’organisation de missions de conseil, de sessions de

formation, de séminaires ou d’ateliers d’échanges de

bonnes pratiques, destinés aux institutions culturelles

et à leurs équipes ainsi qu’aux professionnels de la

culture, en France et à l’international.

L’action internationale du Louvre, dans ses diverses

formes, doit également viser à une meilleure insertion

dans les réseaux internationaux de recherche.

Le Louvre au service de la nation

Les formes de l’action internationale au Louvre