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Cette problématique rejoint celle des missions des

grands départements car, en tant que «chefs de

file» dans les domaines scientifiques du Louvre,

les départements du Louvre sont au centre des

politiques de «circulation des collections » et ont

un rôle essentiel à jouer pour favoriser les projets

des musées de France. Le nombre important de

sollicitations, la fin du premier récolement décennal

et différentes réflexions amorcées par le ministère

de la Culture («Rapport Seban» de 2013, groupes

de travail sur les assurances, plan d’éducation

artistique…) ont remis cette problématique au

cœur des relations entre les musées nationaux et les

musées de France.

Il s’agit pour le Louvre de clarifier son action

en définissant des critères et des outils qui lui

permettent de mieux répondre à ces missions tout

en trouvant le bon équilibre avec sa programmation

au Louvre même.

Un rôle historique du Louvre

L’histoire du Louvre, depuis 1793, est faite de

plusieurs périodes de dépôts en régions. On peut

distinguer plusieurs moments importants : les

envois Chaptal, les dépôts du début de la III

e

République, les dépôts faits dans les années 1930 en

lien avec les réaménagements du plan Verne et les

dépôts importants de l’après-guerre. Inversement,

des dépôts ont été récupérés dans les années 1980

pour faire le Grand Louvre. La fin du récolement

des dépôts de l’État et le bilan qu’il faudra en tirer

marquent une quatrième période dans cette histoire

des dépôts. Le Louvre a donc une responsabilité

envers les musées en France constitués d’envois

et de dépôts des collections nationales : c’est ce qui

fait de l’action territoriale du Louvre une priorité

à réaffirmer.

L’action territoriale du Louvre s’inscrit dans la

politique territoriale du ministère de la Culture et

de la Communication. Plusieurs rapports ont pointé

la nécessité de repenser cette action territoriale, et

les établissements publics nationaux doivent y jouer

un rôle important. Les années à venir, après la fin

du premier récolement décennal, seront décisives.

Des difficultés

Il ne faut pas ignorer les contraintes auxquelles le

Louvre est confronté pour développer son action

territoriale :

les œuvres sont fragiles et par nature leur

circulation pose des questions de conservation ;

la circulation des œuvres, en France comme à

l’étranger, doit répondre à une déontologie de la

gestion des collections, bien définie et partagée ;

les mêmes œuvres sont très souvent sollicitées :

cela pose à la fois des problèmes de disponibilité

des œuvres, de représentativité des collections du

Louvre et de conservation d’œuvres trop souvent

sollicitées ; la question de « sanctuariser » certaines

œuvres pourrait se poser ;

la responsabilité du Louvre vis-à-vis de son

propre public peut également se poser : certains

chefs-d’œuvre que les publics du Louvre

s’attendent à y trouver ne peuvent pas en être

absents trop souvent.

Il s’agit donc pour le Louvre de trouver des

solutions qui permettent à la fois de montrer les

collections au plus grand nombre en les exposant

hors du Louvre, et d’assurer leur conservation

et leur visibilité au Louvre, dans une logique de

« gestion durable des collections ».

C

omment

favoriser

la circulation

des œuvres

en

F

rance

?

Une simple question reste donc entière: peut-on

favoriser la circulation des œuvres?Cela revient à poser

la question de la politique de prêts et dépôts du Louvre,

mais aussi celle des partenariats de plus longue durée.

Trois types d’actions constituent le cœur de l’action

territoriale du Louvre :

les dépôts ;

les prêts longs ;

la politique d’expositions en collaboration avec

les musées de France.

Dans tous ces cas, les projets doivent répondre avant

tout à une logique scientifique partagée: les collections

duLouvredoiventvenirappuyer,renforcer,compléter,

éclairer celles des musées de France, dans une logique

de complémentarités et de projets construits en

commun. C’est là la meilleure façon de répondre à

la mission première des grands départements et du

Louvre, celle de l’expertise scientifique.

Définir de meilleurs outils

La définition de meilleures méthodes de sélection des

projets et de définition des priorités permettra d’avoir

une meilleure efficacité dans l’action du Louvre:

La circulation des collections nationales,

une priorité complexe