Georg Friedrich Haendel - opéras filmés - page 6-7

Le genre auquel appartient
Ariodante
pose problème. Est-il le volet central, avec
Alcina
et
Orlando
, du triptyque des œuvres
haendéliennes inspirées de l’Arioste ?
S’agit-il d’un opéra héroïque comme
Tamerlano
ou
Alessandro
? Ou d’une œuvre
à part, inclassable, comme presque
tous les chefs-d’œuvre de Haendel ?
C’est au metteur en scène anglais Richard
Jones, habitué de Covent Garden,
où il excelle plutôt dans l’opéra du
xx
e
 siècle, qu’a été confié cet
Ariodante
créé au dernier festival d’Aix-en-
Provence. Le parti pris plutôt réaliste
de transposer l’action dans une Écosse
quasi contemporaine est compensé par
la fiction dans le recours fréquent à des
marionnettes. Décalage aussi avec les
choix vocaux fort peu orthodoxes mais
séduisants de Patricia Petibon et Sandrine
Piau.
Dramma per musica
en trois actes,
livret anonyme
d’après
Ginevra, principessa di Scozia
d’Antonio Salvi
(1708), inspiré de
L’Orlando furioso
de l’Arioste.
Création :
Londres, Royal Theatre, Covent Garden,
8 janvier 1735.
Orchestre baroque Freiburger Barockorchester
et chœur English Voices.
Dir.:
Andrea Marcon.
Mise en scène :
Richard Jones.
Décors et costumes :
Ultz.
Lumières
 : Mimi Jordan Sherin.
Chorégraphie :
Lucie Burge.
Marionnettes :
Finn Caldwell.
Avec
Sarah Connoly (Ariodante), Patricia Petibon
(Ginevra), Sandrine Piau (Dalinda), Sonia Prina
(Polinesso), David Portillo (Lurcanio), Luca Tittoto
(Il Re di Scozia), Christopher Diffey (Odoardo).
Réal.:
Philippe Béziat.
Prod.:
Bel Air Media /Festival d’Aix-en-
Provence /Mezzo, 2014 ; durée : 3h15.
Avec
Rinaldo,
le jeune Haendel fait
une entrée fracassante à la fin de 1710
à Londres en imposant l’opéra italien,
écrivant en quatorze jours, sur l’épisode
de Renaud et Armide de la Jérusalem
délivrée, un ouvrage destiné à être
représenté à grand renfort de machines et
effets spectaculaires. Histoire de chevalerie
mêlant intrigue amoureuse et magie,
Rinaldo
est une œuvre particulièrement
adaptée à ce traitement, qui rend
parfaitement son caractère merveilleux.
Créée à Prague en 2009, cette production
franco-tchèque à la mode baroque est
passionnante. Le Théâtre national de
Prague, initiateur avec le théâtre de Caen
du projet, a choisi pour la fosse l’ensemble
Collegium 1704 et son directeur, Vàclav
Luks, pour accompagner les excellents
jeunes chanteurs de la troupe. Pour
sa première mise en scène lyrique, Louise
Moaty, connue alors comme assistante
et comédienne chez Benjamin Lazare,
touche juste, jeu frontal, gestuelle, danse
baroque et théâtre à machines dans
le style
xvii
e
aidant à l’émerveillement
du spectateur.
Orchestre et chœur Collegium 1704.
Dir.:
Václav Luks.
Mise en scène :
Louise Moaty.
Décors :
Adeline Caron.
Costumes :
Alain Blanchot.
Lumières :
Christophe Naillet.
Avec
Mariana Rewerski (Rinaldo) ; Kateˇrina Knˇežíková
(Almirena) ; Stanislaba Jirku (Goffredi) ;
Marie Fajtová (Armida) ; Adam Plachetka (Argante) ;
Markéta Cukrová (Eustazio) ; Jan Martinik
(Mago /Araldo) ; Stanislava Mihalcová
(La prima Sirena /Una Donna) ; Andrea Brožáková
(La seconda Sirena).
Réal.:
François Roussillon.
Prod.:
FRA/Théâtre de Caen/Mezzo, 2010;
durée: 3h.
Alexander’s Feast (Le Festin d’Alexandre)
,
ode inspirée de la dramaturgie de l’Anglais
John Dryden, fut mis en musique par
Haendel en 1736. L’œuvre a pour sous-titre
Le Pouvoir de la musique,
une thématique
que l’on retrouve dans nombre des opéras
de Haendel (c’est d’ailleurs le thème
même de la conférence inaugurale
de Jan Assmann).
Cette unique excursion de notre cycle
hors de l’opéra permet de montrer une
œuvre charnière, avant les grands oratorios
anglais, trop rarement représentée.
C’est aussi l’occasion de rendre hommage
à Nikolaus Harnoncourt, pionnier dans
la redécouverte de la musique de Haendel
et qui enregistra
Le Festin d’Alexandre
avec
le Concentus Musicus dès l’année 1978.
Ode-oratorio en l’honneur de Sainte Cécile,
sur un poème en deux parties de John Dryden.
Première exécution au Théâtre royal du Covent
Garden à Londres le 19 février 1736.
Création :
Londres, Royal Theatre, Covent Garden,
19 février 1736.
Concentus MusicusWien et Choeur Arnold
Schoenberg.
Concert enregistré à l’abbaye de Melk (Autriche).
Dir.:
Nikolaus Harnoncourt.
Avec
Dorothea Röschmann (soprano),
Michael Shade (ténor), Gerald Finley (basse).
Réal.:
Claus Viller.
Prod.:
ORF /ZDF, 2001 ; durée 1h38.
Week-end l’Arioste
Samedi 7 mars
à 14 h
Dimanche 22 février
à 15 h
Ariodante
Rinaldo
Alexander’s Feast
Orlando
Samedi 21 février
à 18 h
Week-end l’Arioste
Samedi 7 mars
à 18 h
6
7
Troisième des opéras de Haendel inspiré
par l’Arioste,
Orlando
est aussi celui qui
s’éloigne le plus des contraintes de l’
opera
seria
 : moins d’
arias da capo
mais
une succession d’ariosos, de récitatifs,
de scènes d’ensemble qui en font
une des œuvres les plus séduisantes
du corpus haendélien.
Il faut dire que, pour cette production
du Théâtre de la Monnaie, René Jacobs
nous semble avoir bel et bien réinventé
Haendel par son goût des contrastes
de sonorités et des tempi, par un sens
de la couleur orchestrale (avec l’emploi
de la guitare, du luth, et des percussions).
Et le tout est servi par une distribution
exemplaire qui arrive à finement
individualiser les cinq rôles principaux
de l’opéra, ne les réduisant jamais
à une dimension comique ou tragique mais
jouant sur ce qui fait l’originalité singulière
d’
Orlando,
le mélange des genres qui
annonce Mozart.
Dramma per musica
en trois actes,
livret d’après Carlo Sigismondo Capece.
Création :
Londres, King’s Theatre, Haymarket,
27 janvier 1733.
B'Rock Orchestra.
Dir.:
René Jacobs.
Mise en scène :
Pierre Audi.
Décors et costumes :
Christof Hetzer.
Lumières :
Jean Kalman.
Avec
Bejun Mehta (Orlando), Sophie Karthäuser
(Angelica), Kristina Hammarström (Medoro),
Sunhae Im (Dorinda), Konstantin Wolff (Zoroastro).
Réal.:
Olivier Simonnet.
Prod.:
Mezzo / Wahoo Production /La Monnaie, 2012 ;
durée : 2h45.
1,2-3,4-5 8-9,10-11,12
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