Brochure Une saison au MET - page 8-9

Créée à New-York en 1909 sous la baguette
d’un certain Gustav Mahler,
La Fiancée
vendue
de Smetana a su très vite se faire
adopter du public américain tant pour son
incomparable richesse mélodique que
pour son étourdissante verve rythmique.
Pierre angulaire de cette production phare
du tandem Dexter-Levine à la fin des
années 1970, une distribution vocale sans
fausse note portée par un quatuor de
choc : dans le rôle du méchant de service,
Martti Talvela en fait des tonnes pour le
plus grand plaisir du public ; Jon Vickers,
l’un des plus grands Tristan du XX
e
siècle,
surprend son monde en jouant à l’idiot du
village ; Nicolai Gedda est quant à lui aussi
amoureux que roublard en Jeník, tandis
que Teresa Stratas brûle une nouvelle fois
les planches du Met. La petite fiancée de
l’Amérique vendra ici chèrement sa peau…
pour succomber quelques années plus tard
au charme de Tony Harrison, traducteur et
adaptateur de cette version de l’opéra de
Smetana en anglais.
Opéra-comique en trois actes, livret de Karel Sabina.
Chanté en anglais. Chœur et orchestre du
Metropolitan Opera,
dir. :
James Levine.
Mise en scène :
John Dexter ;
décors :
Josef
Svoboda ;
chorégraphie :
Pavel Smok ;
costumes :
Jan Skalicky ;
lumières :
Gil Wechsler.
Avec
Teresa Stratas (Marˇenka), Nicolai Gedda (Jeník),
Jon Vickers (Vaˇsek), Martti Talvela (Kecal), Colette
Boky (Esmeralda), Elizabeth Coss (Ludmila).
Réal. :
Brian Large.
Prod. :
Metropolitan Opera, 1978,
2 h 31.
Prélude à une
Tétralogie
déjà appelée
à faire date, Robert Lepage faisait en
2008 ses débuts sur la scène du Met
avec une
Damnation de Faust
portée par
un impressionnant dispositif vidéo en
évolution permanente. Au-delà de la simple
prouesse technique, l’imagination visuelle
débordante du metteur en scène donne
à la légende dramatique de Berlioz une
continuité insoupçonnée. Tel Mephisto
avec Faust, Lepage transporte ainsi d’un
claquement de doigts son spectateur
médusé à travers les époques et les
lieux. De la lanterne magique du trublion
canadien s’échappent alors des moments
théâtraux d’une rare puissance évocatrice,
comme l’immolation au sens propre de
la Marguerite de Susan Graham dans
son grand air, une marche de Rakoczy à
reculons, ou la décomposition angoissante
et haletante du galop de la course à
l’abîme. Un beau joujou branché ? Non,
un véritable opéra pour le temps présent.
«Légende dramatique en quatre parties», livret de
Almire Gandonnière et Hector Berlioz d'après la
traduction de Gérard de Nerval du
Faust
de Goethe.
Orchestre, chœur et ballet du Metropolitan Opera,
dir. :
James Levine.
Mise en scène :
Robert Lepage avec Neilson
Vignola  ;
chorégraphie :
Johanne Madore et Alain
Gauthier ;
décors :
Carl Fillion ;
costumes :
Karin
Erskine ;
lumières :
Sonoyo Nishikawa ;
vidéo et
images :
Holger Förterer et Boris Firquet.
Avec
Marcello Giordani (Faust), Susan Graham
(Marguerite), John Relyea (Méphistophélès).
Réal. :
Barbara Willis Sweete.
Prod. :
Metropolitan
Opera, 2008, 2 h 09.
À l’affiche quinze jours seulement après
l’inauguration du Met en 1883,
Lohengrin
s’est rapidement imposé comme l’opéra
de Wagner préféré du public new-yorkais.
Près de six cents représentations plus
tard, le metteur en scène August Everding
avait en 1976 la lourde tâche de succéder
à Wieland Wagner, décédé quelques
semaines seulement avant la première
de son
Lohengrin
sur la scène du Met en
1966. À rebours de l’approche symbolique
et hiératique de son aîné, Everding insiste
ici autant sur l’amour passionné qui unit
Lohengrin à Elsa, que sur la dimension
christique du héros, offrant son bras à la
princesse de Brabant pour racheter notre
humanité défaillante. Pour cette reprise de
1986, le casting contredit les Cassandre
annonçant la mort du chant wagnérien :
sublime Elsa par le passé, Leonie Rysanek
y campe une terrifiante Ortrud, Eva Marton
est elle aussi complètement habitée par
Elsa, tandis que le ténor aussi héroïque que
lyrique de Peter Hofmann affiche une santé
insolente. Voici un
Lohengrin
sans cygne ni
cuirasse, mais éclatant de lumière, loin
des brumes dans lesquelles baignaient
alors les mises en scène wagnériennes.
Opéra en trois actes, livret du compositeur. Chœur et
orchestre du Metropolitan Opera,
dir. :
James Levine.
Mise en scène :
August Everding ;
décors :
Ming
Cho Lee ;
costumes :
Peter J. Hall ;
lumières :
Gil
Wechsler.
Avec
Eva Marton (Elsa), Leonie Rysanek (Ortrud),
Peter Hofmann (Lohengrin), John Macurdy (Le Roi
Henri), Leif Roar (Telramund).
Réal. :
Brian Large.
Prod. :
Metropolitan Opera, 1986,
3 h 53.
Somptuosité des costumes de Ray Diffen,
magnificence des décors de David Reppa,
et surtout austère grandeur de la mise
en scène de l’expérimenté John Dexter :
il fallait bien tout le savoir-faire du Met
pour donner au grand opéra français de
Verdi un terrain de jeux à sa démesure.
Cette production ayant été filmée à deux
reprises, nous n’avions que l’embarras
du choix entre deux distributions aussi
prestigieuses l’une que l’autre, la plus
récente réunissant Placido Domingo,
Mirella Freni, Grace Bumbry et Nicolai
Ghiaurov en 1983, et celle-ci, de trois ans
antérieure. La scène du Met y est une
arène où s’affrontent les protagonistes
de cet opéra du pouvoir : combat de coqs
entre les fringants Don Carlo et Posa de
Vasile Moldoveanu et Sherrill Milnes,
combat de basses terrifiant entre Paul
Plishka et Jerome Hines, implacables
dans les rôles de Philippe II et du Grand
Inquisiteur, et surtout lutte intérieure
d’Élisabeth que Renata Scotto traduit
à merveille entre la frivole princesse
française du début et la reine d’Espagne
outragée et tiraillée entre amour et
honneur.
Opéra en cinq actes, livret de Camille du Locle et
Joseph Méry. Chœur et orchestre du Metropolitan
Opera,
dir. :
James Levine.
Mise en scène :
John Dexter ;
décors :
David Reppa ;
costumes :
Ray Diffen ;
lumières :
Gil Wechsler.
Avec
Vasile Moldoveanu (Don Carlo), Renata Scotto
(Elisabetta), Sherrill Milnes (Posa), Tatiana Troyanos
(Eboli), Paul Plishka (Philippe II), Jerome Hines (Le
grand Inquisiteur), Betsy Norden (Tebaldo)
Réal. :
Kirk Browning.
Prod. :
Metropolitan Opera,
1980, 3 h 22.
Dimanche 12 janvier
à 18 h
Dimanche 9 mars
à 14 h 30
La Fiancée
vendue
de Bedrˇich Smetana
La Damnation
de Faust
de Hector Berlioz
Lohengrin
de RichardWagner
Don Carlo
de Giuseppe Verdi
Samedi 8 mars
à 15 h
Dimanche 9 mars
à 17 h 30
8
9
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