Brochure Une saison au MET - page 6-7

Accueilli avec succès lors de sa création
en 1725,
Rodelinda
contribua aussi à la
«Handel renaissance » de la première
moitié du XX
e
siècle.
Monter un opéra baroque au Met – fût-ce
du baroque tardif – est une sorte de défi,
celui de mélanger le gigantisme d’une
grande scène d’Opéra et un style musical
auquel des générations de «baroqueux»
ont imprimé un style intimiste : éclairage
aux bougies, flûte baroque et
tutti quanti
, ce
n’est pas le pain quotidien du Metropolitan
Opera… À raison, cette production du Met
ne cherche pas à se plier à ces préceptes
qui ne pourraient qu’aboutir, de fait, à un
décalage. La mise en scène de Stephen
Wadsworth et les décors de Thomas Lynch
prennent, avec la machinerie d’un grand
théâtre d’opéra, le parti du gigantisme,
même si sont distillées quelques
concessions typiquement baroques
dans la fosse et sur scène, avec le recours
à des voix comme celle d’Andreas Scholl.
Le succès de cette production tient à
l’interprétation de l’écrasant rôle-titre tenu
par Renée Fleming dont la diversité des
performances vocales parvient à éloigner
l’impression de monotonie qui risque parfois
d’entacher ce type de représentation.
Opéra en trois actes, livret de Nicola Francesco
Haym. Orchestre du Metropolitan Opera,
dir. :
Harry Bicket.
Mise en scène :
Stephen Wadsworth ;
décors :
Thomas Lynch ;
costumes :
Martin Pakledinaz ;
lumières :
Peter Kaczorowski.
Avec
Renée Fleming (Rodelinda), Andreas Scholl
(Bertarido), Stephanie Blythe (Eduige), Joseph Kaiser
(Grimoaldo), Shenyang (Garibaldo), Iestyn Davies
(Unulfo), Moritz Linn (Flavio).
Réal. :
Matthew Diamond.
Prod. :
Metropolitan
Opera, 2011, 2 h 50.
Chaque année, le concours de chant
du Metropolitan Opera est une occasion
inespérée pour de jeunes chanteurs
sélectionnés aux quatre coins des États-
Unis de se produire sur la scène de l’Opéra
new-yorkais, vraisemblable tremplin pour
une carrière internationale. Cette année-là,
les
Metropolitan Auditions
étaient d’ailleurs
« drivées » par Renée Fleming, elle-même
lauréate de la cuvée 1988.
Un moment particulièrement intense est
celui où chacun des onze finalistes a enfin
l’occasion d’entendre ses rivaux sur la
scène du Met accompagné par l’orchestre
sous la direction de Marco Armiliato.
La variété d’expressions révélée par la
caméra de Froemke quand elle s’attarde
sur les visages des candidats auditeurs
vaut alors à elle seule le détour…
Ce documentaire montre bien à quel
point une carrière lyrique s’apparente à un
chemin de croix. La solitude du chanteur
face à un perpétuel devoir d’excellence
dans des conditions de tension extrêmes
est mise en lumière par la caméra.
Néanmoins, plusieurs des candidats
franchiront les fourches caudines qui
mènent à une carrière internationale.
C’est déjà le cas pour le ténor Michael
Fabiano que l’on a pu entendre cet
automne à l’Opéra Bastille dans
Lucia
di Lammermoor
.
Documentaire de Susan Froemke sur les
Metropolitan Opera National Council Auditions.
Avec
Jamie Barton, Kiera Duffy, Michael Fabiano,
Dísella Lárusdóttir, Ryan McKinny, Angela Meade,
Nicholas Pallesen, Matthew Plenk, Alek Shrader,
Ryan Smith, Amber L. Wagner.
Réal. :
Susan Froemke, Douglas Graves.
Prod. :
Metropolitan Opera, 2008, 1 h 47.
La scène new-yorkaise a été la première
à braver l’interdiction de représenter le
drame sacré hors des murs de Bayreuth.
La production que nous proposons suffit,
s’il en était besoin, à laver l’affront fait aux
mannes wagnériennes. Après Lepage pour
la
Tétralogie
, c’est à un autre Québécois,
François Girard, qu’est confiée la mise en
scène de ce
Parsifal
, production rodée
avec succès en France à l’Opéra de Lyon.
Le succès de cette production est
évidemment à mettre au compte d’un
quatuor vocal d’exception dominé par le
rôle-titre, avec un Jonas Kaufmann
convaincant aussi bien dans ses duos avec
la Kundry de Katarina Dalayman qu’avec
le Gurnemanz de René Pape et aux côtés
de l’Amfortas de Peter Mattei. François
Girard, connu pour ses films sur Glenn
Gould ou Yo-Yo Ma, intègre – cela devient un
exercice quasiment obligé – la vidéo à son
travail scénique. Le recours à ces projections
peut être parfois envahissant (ce fut le cas
pour le
Tristan
de Peter Sellars et Bill Viola à
l’Opéra Bastille). Confié ici au
video designer
Peter Flaherty, le dispositif est largement
réussi, permettant de renforcer la dimension
poétique de l’œuvre ultime deWagner.
Opéra en trois actes, livret du compositeur. Chœur et
orchestre du Metropolitan Opera,
dir. :
Daniele Gatti.
Mise en scène :
François Girard ;
chorégraphie :
Carolyn Choa ;
décors :
Michael Levine ;
costumes  :
Thibault Vancraenenbroeck ;
lumières :
David Finn ;
vidéo :
Peter Flaherty.
Avec
Jonas Kaufmann (Parsifal), Katarina Dalayman
(Kundry), René Pape (Gurnemanz), Peter Mattei
(Amfortas), Evgeny Nikitin (Klingsor).
Réal. :
Barbara Willis Sweete.
Prod. :
Metropolitan
Opera / Opéra national de Lyon / Canadian Opera
Company, 2013, 4 h 33.
Samedi 11 janvier
à 17 h 30
Samedi 11 janvier
à 15 h
Rodelinda
de Georg Friedrich Haendel
The Audition
documentaire de Susan Froemke
Parsifal
de RichardWagner
Elektra
de Richard Strauss
Dimanche 22 décembre
à 15 h
Dimanche 12 janvier
à 15 h
6
7
Voici la production de ce cycle qui donne
la meilleure idée de ce que pouvait être
une soirée du Met à son plus haut point
d’incandescence : la représentation est
suivie par vingt minutes de rappel.
Une soirée de monstres sacrés. Birgit
Nilsson, même si elle n’est alors plus
au sommet de ses moments vocaux,
est une de ses idoles vivantes, au point
que la direction du Met n’avait pas hésité
à annuler quatre représentations de
Lohengrin
pour lui permettre de chanter
une dernière fois
Elektra
. La prestation
de la soprano est susceptible de donner
des regrets éternels à ceux qui ne l’ont
jamais vue en live. La proximité de la
caméra permet d’apprécier l’intensité
de son jeu, sans doute hérité de son
travail avec Wieland Wagner. Face à elle
un autre monstre sacré, la Chrysothemis
passionnée de Leonie Rysanek, venue sur
scène pour ce dernier duo d’anthologie
malgré un 39 de fièvre. Même si la
mise en scène de Herbert Graf n’a pas
l’intensité du film de Götz Friedrich réalisé
l’année suivante, on aura avec cette
production l’inappréciable sensation de
l’« ici et maintenant » d’une grande soirée
d’opéra.
Opéra en un acte, livret de Hugo von Hofmannsthal.
Chœur et orchestre du Metropolitan Opera,
dir. :
James Levine.
Mise en scène :
Herbert Graf ;
décors :
Rudolph
Heinrich ;
costumes :
Lillian Gärtner Palmedo ;
lumières :
Gil Wechsler.
Avec
Birgit Nilsson (Elektra), Leonie Rysanek
(Chrysothemis), Mignon Dunn (Klytämnestra),
Donald McIntyre (Orest), Robert Nagy (Aegisth).
Réal. :
Brian Large.
Prod. :
Metropolitan Opera,
1980, 1 h 47.
1,2-3,4-5 8-9,10-11,12
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