Musée du Louvre
Hall Napoléon
du 6 mars au 29 juin 2009
Stèle de Râmes

Stèle de Râmes

© 2005 Musée du Louvre / Christian Décamps

Deir-el-Médineh, provient de l’édifice khénou de Ramsès II
Nouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II
Calcaire
H. : 30,6 cm ; L. : 20,5 cm ; Pr. : 4,5 cm
Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes
(E 16373)

L’image du pharaon massacrant ses ennemis est un thème récurrent. Traditionnellement réservé au Nouvel Empire aux immenses parois des pylônes des temples, on le retrouve ici exploité au premier registre d’une petite stèle privée.
Le roi Ramsès II est représenté victorieux, coiffé d’une couronne composite, paré d’un collier large et vêtu d’un pagne asymétrique. Sa main gauche levée au-dessus de sa tête serre une massue qu’il s’apprête à abattre sur un groupe d’ennemis dont il empoigne les cheveux de son autre main. Agenouillés, leurs corps enchevêtrés, les adversaires vaincus tentent d’obtenir sa clémence en levant vers lui des mains implorantes. L’attitude toute en tension du souverain emporté par son élan contraste avec celle, ramassée, des ennemis recroquevillés au sol. Dans la partie inférieure de la stèle, le scribe Râmes, agenouillé, adresse à son roi une adoration dont il espère retirer « une existence parfaite dans la Place de Vérité ».
À travers ce témoignage, c’est tout un pan de la croyance populaire qui nous est offert ; les monuments de ce type expriment une pratique religieuse toute personnelle : exclu du contact quotidien avec la statue de culte réservé aux prêtres, le simple dévot tourne ses suppliques vers la principale image cultuelle qui lui est accessible en permanence, celle que lui offre l’extérieur du temple. Vision certes rassurante du pharaon triomphant des ennemis de l’Égypte, elle est surtout le symbole de la présence du dieu lui-même.

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